La secrétaire d’État détaille les mesures de la rentrée en faveur des élèves handicapés
À trois jours de la rentrée scolaire, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, annonce de nouvelles mesures dès septembre
« Nous avons augmenté de 35 % le nombre d’accompagnants entre 2017 et 2021. »
En septembre, plus de 400 000 élèves en situation de handicap prendront le chemin de l’école, ce qui correspond à une augmentation de 19 % en cinq ans. Un progrès dont se félicite la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. Elle détaille à 20 Minutes les grandes nouveautés qui seront mises en place dès septembre.
La fermeture de classe dès le premier cas de Covid-19 en primaire pourrait pénaliser davantage les élèves handicapés, pour lesquels l’école à distance est parfois difficile à suivre. Quelles solutions pour eux ?
Nous avons recruté 4 000 accompagnants (AESH) en plus cette année, ce qui porte leur nombre à 125 000. Ils peuvent intervenir à domicile pour aider les élèves dans l’enseignement à distance, tout comme les professionnels de la rééducation.
Vous souhaitiez raccourcir les délais de traitement des dossiers au sein des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Y êtes-vous parvenue ?
Il existe une vraie iniquité territoriale dans ce domaine. Nous voulons que ce grand service public s’améliore. C’est la feuille de route que nous avons fixée aux MDPH pour 2022, avec l’objectif de parvenir à un traitement du dossier dans les trois mois, contre quatre aujourd’hui. Un baromètre publié chaque trimestre fait désormais le point sur les délais de traitement des dossiers observés dans chaque département. Et l’on constate que, peu à peu, les délais se réduisent.
Les notifications des MDPH concernant le nombre d’heures d’accompagnement auxquelles ont droit les élèves ne sont pas toujours respectées, faute de moyens humains. Comment améliorer la situation ?
Nous avons augmenté de 35 % le nombre d’accompagnants entre 2017 et 2021. L’effort a été colossal ! Mais il manque encore parfois des AESH, car les notifications arrivent au fil de l’eau pendant l’année. Pour que l’organisation soit optimisée, nous avons aussi mis en place les Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés), qui coordonnent les AESH et les affectent aux élèves en fonction des besoins du terrain.
De nouvelles classes « polyhandicap » vont ouvrir à cette rentrée. De quoi s’agit-il ?
Elles accueilleront des élèves polyhandicapés dans des établissements ordinaires, alors que ces enfants sont habituellement scolarisés en institut médico-éducatif. Cela va leur permettra d’être visibles, de grandir au milieu des autres. Et cela contribuera à ce que les autres élèves acceptent mieux la différence. Les futures générations vont ainsi peu à peu changer leur regard sur le handicap.
Bien souvent, les élèves en situation de handicap décrochent au moment du secondaire. Comment comptez-vous agir sur ce phénomène ?
C’est un vrai sujet. Un enfant doit pouvoir poursuivre en lycée Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) pro et en Ulis générale. Il n’y a pas de raison qu’un collégien qui a été scolarisé en milieu ordinaire bifurque en institut médico-professionnel. Nous y travaillons avec le ministre de l’Éducation nationale.
Vous avez été nommée secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées en 2017. De quoi êtes-vous le plus fière concernant la scolarisation des élèves handicapés ?
Depuis cinq ans, nous avons normalisé le chemin des élèves handicapés vers l’école. Il est perfectible, mais on regarde désormais les élèves handicapés comme des élèves en capacité d’apprendre avec les autres. On ne me pose plus la question du « pourquoi », mais du « comment ».