Les secteurs prioritaires attendent du sur-mesure
Bruno Le Maire réunit les organisations syndicales et patronales ce lundi afin d’établir un état des lieux des dispositifs d’aide aux entreprises liés à la pandémie de Covid-19
« Le quoi qu’il en coûte, c’est fini ! » Invité mercredi à la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef à Paris, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a acté la fin des aides généralisées aux entreprises. Il a toutefois donné rendez-vous aux organisations syndicales et patronales ce lundi, afin de décider du périmètre de maintien des dispositifs financiers. Certains secteurs resteront en effet prioritaires, comme l’hôtellerie et la restauration, la culture, et l’événementiel. Durement touché par la pandémie de Covid-19, le secteur de la culture a vécu plus d’un an des subsides de l’État. Théâtres, cinémas, salles de spectacle ont dû baisser le rideau dans l’attente d’une reprise freinée par des jauges d’accueil réduites, puis par l’instauration du pass sanitaire. « Nous ne sommes pas surpris de faire partie des secteurs concernés par le maintien des aides, le ministère de la Culture nous l’avait déjà assuré », explique Vincent Moisselin, directeur du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles. Les aides de l’État devraient continuer à se matérialiser sous la forme de compensations de pertes et d’exonérations de charges. « Mais attention, prévient Vincent Moisselin. Si on nous sort la tête de l’eau aujourd’hui, ce n’est pas pour nous l’y replonger l’année prochaine. Car la dette, il va bien falloir la rembourser à un moment ou à un autre. »
« Une situation catastrophique »
Du côté de l’hôtellerie et de la restauration, on attend du « cousu main ». « Il faut prendre en compte le fait que la sortie de crise dans notre secteur s’est effectuée avec énormément de disparités, remarque Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration [GNI-CHR]. Si certains hôtels du littoral s’en sont très bien sortis malgré une saison exceptionnellement courte, d’autres, dans les grandes métropoles et à Paris en particulier, vivent une situation catastrophique. » Ce lundi, la réunion entre organisations syndicales et patronales sera décisive : « Il est indispensable d’adapter les dispositifs mis en place par l’État au mois de juin, tout en relevant les éléments de palier qui les déclenchent, afin d’aider le plus efficacement ceux qui en ont le plus besoin. »
Un manque de perspectives
Cédric Angelone, coprésident du Syndicat des activités événementielles, félicite Bruno Le Maire d’avoir entendu leurs doléances : « Ce maintien de l’activité événementielle parmi les secteurs prioritaires est dans la ligne directe de ce qui nous avait été promis au mois de mars. » Il déplore toutefois un manque de perspectives : « Lorsque nous devrons rembourser les prêts garantis par l’État, ce ne sera pas la même histoire. »