20 Minutes (Bordeaux)

Un accent de campagne

À Marseille ce mercredi, Emmanuel Macron semble se lancer dans la course à la présidenti­elle.

- Tom Hollmann

Après la rentrée de la plupart des formations politiques françaises au cours des derniers jours, voici venu le tour du chef de l’État. Pour son retour sur la scène politique intérieure après une riche séquence internatio­nale marquée par la crise en Afghanista­n, Emmanuel Macron est en déplacemen­t à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour trois jours à partir de ce mercredi. Un séjour d’une durée inédite, durant lequel il doit annoncer un plan d’ampleur pour la deuxième ville de France, en proie à l’insécurité et au délabremen­t. Le président de la République va enchaîner les annonces sonnantes et trébuchant­es (lire ci-contre) en matière d’éducation, de transport et de sécurité, avant de faire l’ouverture du Congrès mondial de la nature, vendredi. L’occasion de s’emparer de sujets qui seront au coeur de la campagne présidenti­elle de 2022. Attention, prévient l’Élysée, « il n’y a aucune volonté politique dans ce déplacemen­t, si ce n’est celle de répondre aux besoins de la ville, confrontée à des urgences aussi bien économique­s que sociales, éducatives et sécuritair­es ». Vraiment ? « Marseille a besoin de moyens, c’est un fait, reconnaît Sébastien Chenu, porteparol­e du Rassemblem­ent national. Mais je crains que ce ne soit qu’un déplacemen­t de précampagn­e aux frais des Français. » Une suspicion partagée par Agnès Evren, porte-parole des Républicai­ns, selon laquelle le format du déplacemen­t d’Emmanuel Macron, à huit mois du premier tour de l’élection, laisse peu de doutes quant à ses intentions. « Le président de la République n’a jamais été à l’aise avec le régalien ; son truc, c’est l’économie, poursuit-elle. Il se rend compte que la droite a un boulevard devant elle dans ce domaine et tente de s’en saisir. Un plan à Marseille, très bien, mais pourquoi maintenant ? »

« Des motivation­s politicien­nes ? Allez dire cela aux mères de famille qui ont perdu un enfant ! », tonne Saïd Ahamada, député LREM des Bouchesdu-Rhône, en référence aux nombreux règlements de comptes qui ont tristement ponctué l’actualité marseillai­se au cours de l’année. Depuis plusieurs années, l’élu milite pour un plan d’ampleur dans la cité phocéenne. « C’est la pandémie de Covid-19 et les difficulté­s sanitaires qu’elle a entraînées qui ont retardé la mise en place de ce plan, pas l’agenda politique du président, assure l’élu. Sans cela, il aurait pu voir le jour il y a un an et demi. » « L’enjeu, ici, est de répondre aux besoins urgents de Marseille, afin d’en faire la capitale de la Méditerran­ée, pas de préparer la campagne », abonde Prisca Thévenot. Selon la porte-parole de LREM, le « en même temps » macronien, « tant décrié par l’opposition », parvient à mettre d’accord des élus marseillai­s de tous bords.

« Un plan à Marseille, très bien. Mais pourquoi maintenant ? »

Agnès Evren, porte-parole LR

« L’enjeu, ici, est de répondre aux besoins urgents de Marseille. »

Prisca Thévenot, porte-parole LREM

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C. Hartmann / Pool / AFP Emmanuel Macron au Touquet (Pas-de-Calais) le 20 juin, lors du premier tour des élections régionales.
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