Les piétons ne veulent plus marcher à l’ombre et souhaitent plus de protection
Un collectif publie le premier baromètre des « villes marchables » en France. Il met en avant les améliorations demandées par les piétons
Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux, avec une moyenne de 10 sur 20.
Tout pour le vélo, rien pour la marche ? Alors que la France accélère ces dernières années sur le développement des mobilités douces, les cyclistes bénéficient d’une grande partie des investissements consentis. Au point de faire des jaloux parmi les piétons ? Le collectif Place aux piétons prévient ne pas être contre le vélo. Cela dit, « rien ne justifie qu’on parle aussi peu de la marche et des moyens de la promouvoir », insiste Anne Faure, présidente de Rue de l’avenir, l’une des trois associations membres. Mardi, le collectif a publié avec l’Agence de la transition écologique le baromètre* « des villes marchables». Au total, 68 510 questionnaires ont été remplis et ont permis d’évaluer 200 villes.
« Ce premier baromètre nous conforte dans l’idée que la marche compte pour bon nombre de Français, indique Anne Faure. Parmi ceux qui ont pris le temps de répondre à une quarantaine de questions, 62 % disent pratiquer tous les jours la marche, et 54 % affirment en faire leur mode de déplacement principal (travail, courses, démarches administratives…). » Mais les marges de progression sont importantes. Les répondants étaient invités à s’exprimer sur la facilité ou non à se déplacer à pied dans leur commune, leur sentiment de sécurité, le confort de marche, etc. Place aux piétons en a tiré des notes sur 20, qu’il a ensuite fait correspondre à huit catégories. De G à A + .
En moyenne, ces 200 villes se classent en catégorie D, avec des notes comprises entre 8,4 et 10, ce qui correspond à «moyennement favorable». Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux avec une moyenne de 10, qui leur permet de basculer dans la catégorie C («plutôt favorable»). Ça se gâte pour les villes de plus de 200 000 habitants, pour lesquelles le ressenti des marcheurs est « plutôt défavorable » (catégorie E). Strasbourg et Rennes, classées en C, tirent la moyenne vers le haut. Marseille, rare ville classée en G, comme « très défavorable », fait l’inverse. Au-delà du palmarès, le baromètre fait ressortir les principales améliorations attendues par les piétons (lire l’encadré). Celle notamment d’avoir des cheminements piétons plus larges, bien entretenus et sécurisés, priorité no 1 demandée par les sondés, quelle que soit la taille de leur commune. La deuxième priorité exprimée dans ce baromètre est de « réserver l’usage des trottoirs aux piétons ». Place aux piétons entend désormais reproduire cette étude tous les deux ans et espère bien voir des élus s’emparer du sujet.