Un débat public s’ouvre sur la grande centrale photovoltaïque
Le débat public autour de la construction d’une grande centrale photovoltaïque à Saucats s’est ouvert jeudi
La commission nationale du débat public (CNDP) a été saisie par l’État pour encadrer, jusqu’au mois de janvier, le débat public sur Horizeo, qui s’est ouvert jeudi. Situé sur la commune de Saucats (Gironde), en pleine forêt des landes de Gascogne, le projet deviendrait, s’il voit le jour, le plus grand parc solaire d’Europe. 20 Minutes en résume les points essentiels.
C’EST QUOI HORIZEO ?
Ce projet, porté par Engie (premier producteur privé d’électricité dans le monde), Neoen (producteur privé français d’énergies renouvelables) et RTE (Réseau et transport d’électricité), comporte plusieurs dimensions. La principale consiste en une immense ferme photovoltaïque qui produirait 1 GW, ce qui en ferait la plus grande ferme solaire d’Europe, bien plus importante que l’actuel plus gros parc photovoltaïque de France, situé à côté à Cestas, et qui produit 350 MW. L’objectif serait de fournir, essentiellement, des industriels de la région, à partir de 2026. Le projet comporte aussi un data center (ou centre de données), une petite centrale hydrogène, un système de stockage d’énergie, et, sur 25 ha, de l’agrivoltaïsme, qui permettrait de faire du maraîchage sous serre. Le coût total de l’investissement se chiffre à un milliard d’euros, dont 650 millions rien que pour la centrale solaire. Cette plateforme occuperait un triangle d’environ 7 km de long et 4 km de large.
POURQUOI UNE TELLE ENVERGURE ?
Le projet permettrait de réaliser un bond de géant pour atteindre l’objectif de plus de 8 GW d’énergie solaire produits en Nouvelle-Aquitaine d’ici à 2030, contre environ 2 GW à l’heure actuelle. « Mais pour atteindre cet objectif, fautil de grosses structures de ce type ou multiplier les petits projets ? », pointe Jacques Archimbaud, président de la Commission particulière du débat public (CPDP), missionnée pour Horizeo.
POURQUOI LE SITE DE SAUCATS ?
« Cette forêt dispose de plusieurs atouts, relève Jacques Archimbaud. D’abord, elle offre une zone de 2 000 ha d’un seul tenant, ce qui est assez rare, le projet photovoltaïque occupant 1 000 ha. Ensuite, il y a un propriétaire privé unique – ce qui facilite les discussions – qui louerait le terrain pendant trente ans. Et elle bénéfice de la proximité d’un poste électrique de RTE qui éviterait de tirer des câbles sur une trop longue distance. Enfin, il s’agit d’une forêt close. » Mais la destruction de 1 000 ha de pin des Landes « pose problème à plusieurs titres, concernant le stockage du carbone et la biodiversité, soulève-t-il parallèlement. Il y a aussi le risque incendie, sachant qu’un data center ou une batterie peuvent brûler, et le risque inondation. Il va donc falloir évaluer les mesures de prévention qui seront prises. » La loi obligeant à compenser lorsqu’on défriche de la forêt, les porteurs du projet se sont engagés à replanter « au moins 2 000 ha de forêt ».