Un monde orphelin
La vie de milliers d’enfants a été bouleversée par la mort d’un parent lors du 11-Septembre.
Vingt ans après le 11-Septembre, les attentats les plus meurtriers jamais perpétrés, les talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan. « Cela fait craindre un retour d’Al-Qaida, qui avait été chassée de son sanctuaire afghan [par les États-Unis] en 2001 », alerte Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme. Selon lui, l’Afghanistan pourrait ainsi devenir « un sanctuaire terroriste ». L’hypothèse est d’autant plus forte que « ces dernières semaines, les talibans ont libéré un certain nombre de détenus, dont des membres d’Al-Qaida, des cadres», observe Jean-Charles Brisard.
Mais les nouveaux maîtres de l’Afghanistan n’ont pas oublié que les attaques du 11-Septembre, orchestrées par le groupuscule terroriste, leur avaient coûté le pouvoir. Pour Alain Rodier, auteur d’Al-Qaida, les connexions mondiales du terrorisme (éd. Ellipses), les talibans vont, au moins pendant un temps, veiller à ce que des combattants d’Al-Qaida «ne viennent pas en Afghanistan pour préparer des actions à l’étranger » : « Pour le moment, leur problème, c’est de faire vivre ce pays. »
« Émulation » dans la djihadosphère
Reste que la prise de contrôle des talibans « a créé dans la djihadosphère une émulation évidente qui peut contribuer à renforcer la menace terroriste », note pour sa part Jean-Charles Brisard : « Elle est d’une telle force symbolique qu’elle peut inspirer des passages à l’acte. » Une menace prise d’autant plus au sérieux qu’Al-Qaida a diffusé le 15 juillet une vidéo visant à « condamner le blasphème incarné par les caricatures de Mahomet », dans laquelle la France est « vilipendée ».