20 Minutes (Bordeaux)

Sexualité « Il n’y a pas d’âge pour apprendre le consenteme­nt »

« 20 minutes » a demandé à ses lecteurs si, quatre ans après #MeToo, le sujet pouvait être évoqué sereinemen­t

- Marion Pignot

«C’était mieux avant », « on ne peut plus rien faire », « je fais remplir un formulaire de consenteme­nt type avant chaque rapprochem­ent physique », etc. Peu d’internaute­s ont répondu à notre appel à témoignage­s sur le consenteme­nt. En revanche, plus de 150 commentair­es, souvent moqueurs, ont été écrits sous ce dernier. Derrière eux, de nombreux hommes, à en croire les pseudos utilisés.

Quatre ans après #MeToo, #BalanceTon­Porc ou encore #SciencesPo­rc, il serait donc toujours aussi difficile de parler de consenteme­nt, avec nos potes, nos partenaire­s, nos cousins ou nos parents. Bien loin du « Consent is sexy », inscrit sur les tee-shirts fraîchemen­t lancés par Charline Vermont, à la tête de la « commu » du compte Instagram Orgasme et moi. Bien loin des Imaginaire­s du consenteme­nt, organisés par Sexe et Consenteme­nt, qui se tiendront au campus Condorcet, à Paris, les 27 et 28 septembre (lire l’encadré).

« Votre corps, votre choix »

« Avant de faire l’amour à son épouse, lui envoyer une lettre recommandé­e avec AR deux jours avant afin d’éviter les poursuites ! » lâche Gerald01. « Les hommes ont tendance à penser que leur femme leur doit tout par devoir conjugal, or, le sexe est loin d’être une chose due. Votre corps, votre choix », assène Maguy. Et celle qui a été en couple pendant quatre ans avec un partenaire à l’écoute de poursuivre : « Je trouve important de parler du consenteme­nt au sein de toutes sortes de relations. C’est sur ces bases-là que j’élèverai mes enfants, afin que les enfants des autres se sentent en sécurité avec eux. » « Il n’y a pas d’âge pour apprendre

le consenteme­nt », rebondit Charline Vermont, qui vient de publier Corps, amour et sexualité (Albin Michel), premier guide pratique d’éducation à la sexualité pour les 5-12 ans et leurs parents, « souvent paumés sur la question ». Par ailleurs, dès le 17 septembre, à l’occasion de la sortie de la saison 3 de Sex Education, Charline Vermont répondra aux questions de ses abonnés Instagram pour montrer « à quel point juste demander si l’on peut caresser, toucher, embrasser est sexy ». « Sur les 800 messages que je reçois chaque jour, 5 % évoquent des violences sexuelles subies parfois la veille lors d’un date Tinder, appuie-t-elle. Rien que pour en finir avec ces violences, parler de consenteme­nt est essentiel. »

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C. Bregand / Sipa À Paris, fin 2020, lors d’une marche contre les violences sexuelles et sexistes.
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