Casser un mur plutôt que de casser les prix
Et si l’on faisait tomber ce mur ? Les logements ouverts et lumineux sont particulièrement recherchés par les nouveaux acheteurs
Les vendeurs face à un mur ? Avec la pandémie, les achats immobiliers ont souvent été mis sur pause et il est parfois difficile de vendre. Pour y remédier, il peut s’avérer judicieux de réaliser quelques travaux et notamment d’abattre une cloison avant de mettre un bien sur le marché. Car les logements lumineux et avec de l’espace séduisent de nombreux acheteurs. Mais attention, mieux veut être bien conseillé avant de se lancer. Finis les appartements cloisonnés, la tendance est aux lofts et aux appartements ouverts. « Les clients nous font toujours la remarque, ils veulent des appartements traversants », confirme Léa Cerdeira, gérante de l’agence immobilière Guy Hoquet Montpellier Nord. Pour y répondre, la gérante conseille aux vendeurs d’abattre une cloison, « surtout pour des appartements des années 1970, typiquement assez refermés », précise-t-elle. De tels travaux offrent un vrai plus à un logement. « Ça permet de gagner en luminosité et en volume », souligne Léa Cerdeira. Ces atouts sont de plus en plus recherchés par les jeunes acheteurs. « On a eu tendance pendant quelques années à séparer les espaces de vie et de nuit. Maintenant, on décloisonne au maximum », assure Nicolas Ruiz, architecte d’intérieur. Ce penchant s’est accentué avec la crise du Covid-19. « Les gens ont besoin d’espace », insiste l’architecte.
Si en général on abat la cloison située entre la cuisine et la salle à manger, rien n’interdit de le faire dans d’autres pièces. Attention cependant de ne pas tomber dans le tout décloisonné. Nicolas Ruiz met en garde : « On peut ouvrir une cuisine pour créer une grande pièce de vie avec le salon, mais si la pièce manque de ventilation, on risque d’avoir des odeurs de cuisine en permanence. » Il est aussi important de garder des espaces fermés dans son logement pour des besoins spécifiques. « Avec le Covid et le développement du télétravail, on a pas mal de demandes de recloisonnement pour créer un espace bureau », évoque notamment l’architecte.
Une dépense conséquente
Avant de se jeter à corps perdu dans les travaux, mieux vaut faire appel à un professionnel pour éviter les mauvaises surprises. « Il faut faire attention aux passages éventuels de réseaux et vérifier que ce n’est pas un mur porteur », prévient l’architecte d’intérieur. Démolir un mur demande aussi de casser sa tirelire. « Ça peut aller d’un peu moins de 1 000 € pour un mur d’environ 4m sans difficultés à 6 000€ ou 7 000 € s’il faut mener une étude de structure et poser une structure métallique », estime Nicolas Ruiz. Une dépense non négligeable, mais qui peut permettre de gagner le coeur d’un acheteur. Si les murs ont des oreilles, ils peuvent aussi, en tombant, laisser derrière eux... de l’oseille.