20 Minutes (Bordeaux)

Camille Combal, de rêveur à icône du PAF

Depuis ses débuts à la radio, l’animateur s’est hissé au poste de vedette de la télévision

- Maxime Fettweis

Chaque nouveau projet que lui confie TF1 est ovationné par le public sur les réseaux sociaux. Dans « Mask Singer », dont la finale a été diffusée mardi dernier, Camille Combal est parvenu à voler la vedette aux célébrités costumées, grâce à son style décapant et à son humour familial. Et, mardi, il sera déjà de retour, incrusté dans les décors de programmes cultes, avec un nouveau numéro de son émission à sketchs « La Grande Incruste ».

Plus largement, « la télé de papa » lui doit désormais beaucoup. Son arrivée dans des programmes tels que « Danse avec les stars », « Qui veut gagner des millions ? » ou encore « Une famille en or » a permis de rebooster les audiences et de faire renaître des formats qu’on pensait enterrés. Rien ne prédestina­it pourtant le quadragéna­ire, originaire des Orres, dans les Hautes-Alpes, à faire sa place sur la première chaîne. « Je suis le Christophe Rocancourt des médias, je suis vraiment une arnaque », répète-t-il. C’est dans ses Alpes natales que le jeune Camille rêve pour la première fois d’apparaître sur le petit écran. Loin d’idolâtrer les animateurs d’alors, il s’imagine plutôt aux côtés de Kad et Olivier dans « La Grosse Émission », diffusée sur Canal+. Le rythme du restaurant tenu par ses parents met rapidement fin à ses ambitions. « Je n’ai jamais pris un cours de théâtre, car, chez moi, tu dis : “Je veux faire du théâtre ou de la radio”, on te répond : “Ouais, fait des raclettes et laisse-moi tranquille.” », raconte-t-il.

Repéré dans les couloirs de Fun Radio

Une licence de management en poche, ses parents lui accordent un an pour tenter sa chance à Paris. Camille Combal s’installe dans une chambre de bonne, à Boulogne-Billancour­t – « juste à côté de mes bureaux actuels », s’amuse-t-il avec près de vingt ans de recul. Il écume d’abord les scènes de stand-up, sans grand succès. En parallèle, il décroche un stage sur Fun Radio, où il intègre le service cadeaux. Cloîtré au premier étage du bâtiment de la radio du groupe RTL, il rêve de passer au second, où sont enregistré­es les émissions. « Mon rêve, ça aurait été qu’on me dise : “On cherche quelqu’un au micro, t’as l’air super marrant, viens faire des blagues.” Mais, en vrai, ça ne se passe pas du tout comme ça. » Lorsqu’il apprend que l’étage du dessus cherche un stagiaire journalist­e pour renforcer l’équipe, il postule. « J’ai réalisé un faux CV pour qu’ils me prennent », confie Camille Combal. Pari gagnant puisqu’il intègre l’équipe. « Ils ont rapidement compris que j’étais une arnaque et que j’avais triché, mais ils m’ont quand même gardé. » Conscient de sa chance, il travaille dur, mais devient surtout le guignol de service, pas avare de blagues dans les couloirs. C’est le directeur de l’antenne, Gaël Sanquer, qui voit en Camille

Combal un candidat idéal lorsqu’il faut remplacer au pied levé le co-animateur pressenti pour l’émission du soir, bloqué sur une autre radio par une clause d’exclusivit­é. Quelques mois plus tard, il est débauché par NRJ pour remplacer Manu Payet dans la matinale. C’est ici qu’on lui propose d’apparaître pour la première fois sur le petit écran, lorsque le directeur du divertisse­ment de Canal+, Ara Aprikian, qui deviendra ensuite directeur des programmes de TF1, lui propose d’intégrer « L’Émission spéciale ». Il deviendra ensuite chroniqueu­r dans « Touche pas à mon poste ».

« Il a vraiment peur de se perdre »

Au fil de ses différente­s expérience­s, il rencontre les personnes qui composent, encore aujourd’hui, son entourage profession­nel. « Quand il animait le “6/9” de NRJ, j’étais stagiaire, se souvient Abdoul Ndongo, auteur pour TF1 et plus proche collaborat­eur de Camille Combal depuis 2008. On est tout de suite devenus potes. C’est comme si, demain, un stagiaire devenait pote avec Jean-Pierre Foucault. Camille n’a aucune barrière. » Ils se suivent ensuite sur C8 et passent des nuits blanches à écrire les chroniques qui font de Camille Combal un visage emblématiq­ue de l’émission de Cyril Hanouna. C’est le 29 septembre 2018 que le public de TF1 découvre pour la première fois son visage. « Je n’étais pas stressé, je voulais surtout m’assurer de ne pas imposer une animation trop timide juste parce que j’arrivais sur TF1 », se remémore celui qui en est à sa troisième saison de l’émission de danse de la Une. Très en vue, il a préservé une forme d’innocence depuis son arrivée sur la chaîne du groupe Bouygues. « Quand il voit Nikos [Aliagas], il est comme un ouf, hyper impression­né, alors que, au final, il n’y a pas de raison, ils sont tous les deux animateurs à TF1, s’amuse Abdoul Ndongo. Il veut surtout que personne ne se dise qu’il a pris la grosse tête, car il pense que les gens aiment le vrai Camille et il a vraiment peur de se perdre. »

Et si ça devait s’arrêter ? « Je retournera­is dans ma petite province. […] Je pense que, entre tenir un restaurant et être animateur télé, la différence n’est pas énorme. Il faut accueillir les gens, qu’ils passent un bon moment, qu’ils soient à l’aise, qu’ils aient un bon souvenir et, si possible, qu’ils reviennent. »

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