M6 se lance dans le polar en adaptant le roman « Glacé »
La chaîne se met au polar nordique, mais sans convaincre
Après plusieurs années à capitaliser sur ses programmes courts, M 6 se décide à réinvestir dans les séries en prime time, une case trop longtemps abandonnée aux rediffusions de « NCIS ». Un défi double, puisque la chaîne se met également au polar, un genre déjà largement exploité par la concurrence : « Une chance de trop », « Le Mystère du lac » sur TF1 ; « Disparue », « Les Témoins », « Malaterra » sur France 2 ; « Tunnel », « Jour polaire », « Guyane » sur Canal+, etc. On peut même voir dans « Glacé », série en six épisodes diffusée à partir de ce mardi, dernière représentante du Nordic noir, le thriller « à la scandinave », très à la mode en ce moment. M6 ne semble pas vouloir se différencier des autres productions. « Glacé » est ainsi l’adaptation du roman de Bernard Minier, un best-seller à près de 500000 lecteurs et donc des millions potentiels de téléspectateurs. A Saint-Martin, une petite ville des Pyrénées, un cheval dépecé et décapité est découvert en haut d’un téléphérique. Il appartenait à Eric Lombard, un riche homme d’affaires de la région. Le capitaine Martin Servaz se voit confier l’enquête, en équipe avec la jeune capitaine Irène Ziegler, alors que l’ombre de Julian Hirtmann, le tueur en série qu’il a arrêté plusieurs années avant, plane toujours.
Références réchauffées
Le duo de flics, de méthodes et générations différentes, le serial killer derrière les barreaux, les meurtres ritualisés, le décor comme personnage à part entière, sans oublier les références aux classiques du genre, des Rivières pourpres au Silence des agneaux…A l’écran, tous les ingrédients sont là. Même Bernard Minier salue l’effort : l’écrivain est assez « bluffé par l’ambiance, le paysage » et trouve Charles Berling « convaincant en Servaz », comme il l’a confié à 20 Minutes. Reste que le chemin emprunté par M6, aussi enneigé soit-il, reste très balisé : l’adaptation d’un succès, une tête d’affiche, un réalisateur de télé chevronné, Laurent Herbiet (« Malaterra »)… Du bel ouvrage, mais un ennui poli. La tempête « Glacé » ne laisse lors des premiers épisodes qu’une vague brise sur la joue. Seule surprise pour les lecteurs, la fin est différente.