Des mesures contre les règlements de comptes
La maire de Lille s’inquiète des récents règlements de compte
«Lille n’est pas Marseille. » La boutade de Martine Aubry, en 2013, reste d’actualité. Mais le meurtre d’un Lillois, dimanche soir, dans un secteur prisé des trafiquants de drogue, fait craindre le pire à la maire de Lille. Au lendemain du drame, elle a demandé des moyens au gouvernement. Pour suivre quelles pistes ?
Police renforcée. A l’été 2013, Marseille comptait environ un policier pour 260 habitants. Avec les renforts obtenus à Lille depuis 2012, selon la municipalité, la circonscription de Lille compte un policier pour 330 habitants (contre un pour 429 habitants en 2008). Prenant le relais des demandes de Martine Aubry, le député François Lamy salue la « lutte implacable » des services de police, mais il les estime « victimes d’un manque d’effectifs qui n’est pas acceptable ». Pour s’aligner sur la moyenne marseillaise, Lille aurait besoin de 900 policiers en plus sur toute sa circonscription. Surveillance approfondie. L’expérience des policiers marseillais (27 morts par règlements de compte en 2016) mérite d’être interrogée. Le représentant marseillais du syndicat d’officiers de police Synergie explique que les forces de l’ordre s’attachent là-bas à « toujours prévenir le coup d’après ». « Cela passe par du renseignement de terrain, mais aussi par la surveillance des réseaux, des messageries…
Il faut connaître les rivalités entre groupes, entre cités. »
Vidéosurveillance adaptée? A Lille, la vidéosurveillance est principalement utilisée autour des bâtiments publics et des transports en commun. La mise en place de caméras dans la rue Jules-Guesde a été considérée comme un « échec » par Martine Aubry. Mais son opposant Jean-René Lecerf (divers droite) continue à y croire : « Il faut un dispositif de plus grande ampleur, avec un véritable centre de visionnage et des policiers en permanence pour surveiller les images. »