20 Minutes (Lille)

Brûlées sans indemnités

Le gérant d’un centre de bronzage avait installé des lampes à bronzer dangereuse­s

- Gilles Durand

Le temps est parfois long pour les victimes. En témoigne une affaire jugée en juillet 2015, puis rejugée en appel en janvier 2017, pour des brûlures subies dans le centre de bronzage artificiel O’Soleil à Lille. Quatre ans et demi après les faits, les victimes attendent toujours d’être indemnisée­s. Petit rappel des faits.

Tromperie

Le 14 avril 2013, l’Agence régionale de santé est alertée de trois cas de brûlures profondes chez des personnes ayant effectué une séance d’UV dans le centre de bronzage O’Soleil de Lille. Une enquête est ouverte. Une quatrième personne se fait même connaître un peu plus tard. En juillet 2015, le gérant du centre de bronzage, Mohamed A. et un prestatair­e de services, Sébastien G., comparaiss­ent devant le tribunal correction­nel de Lille, accusés de « blessures involontai­res » et de « tromperie sur une marchandis­e entraînant un danger pour la santé ». Pendant l’enquête, les deux hommes ont même été jusqu’à présenter une fausse facture pour faire croire que le matériel avait été changé deux mois avant les faits et ne pouvait donc en être responsabl­e. En réalité, le matériel a été changé seulement quelques jours avant que les clientes ne finissent à l’hôpital après leur séance d’UV. De plus, les lampes, achetées en Allemagne, ne sont pas homologuée­s en France, étant considérée­s comme trop puissantes. Ces lampes avaient d’ailleurs été retirées des machines dès que le gérant avait eu vent de l’affaire. En première instance, Mohamed A. avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis et son complice, Sébastien G., à 8 mois avec sursis. Le juge avait également obligé les condamnés à publier la décision de justice dans 20 Minutes qui avait révélé les faits à l’époque. La cour d’appel a annulé cette publicatio­n mais avait confirmé les condamnati­ons. Depuis, les victimes attendent l’expertise médicale pour être indemnisée­s. « L’ancien gérant n’a pas versé les provisions obligatoir­es », souligne Me Lefebvre, avocate d’une des victimes.

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Les lampes utilisées dans les appareils étaient trop puissantes.

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