L’association L214 accable l’élevage de poules en batterie dans une enquête
Dans une nouvelle enquête, l’association dénonce l’élevage en batterie
«Attention, les images sont choquantes. » L’avertissement est lancé par Stéphane Bern, la personnalité que L214 a choisie pour présenter sa nouvelle enquête, diffusée ce lundi. Cette fois-ci, c’est un élevage de 138000 poules à Henanbihen (Côtesd’Armor), produisant des oeufs pour la restauration et l’industrie des ovoproduits, qui se retrouve dans le collimateur de l’association de défense des animaux. Sur les images, on y voit une exploitation dans un état de saleté important et contrevenant au règlement européen. « Les cages ne sont pas pourvues de litières ni de “nids” où les poules peuvent s’isoler pour pondre », illustre Johanne Mielcarek, porte-parole de l’association en charge de la campagne poules pondeuses. Depuis 2014, L214 a déjà épinglé plusieurs élevages avicoles. Le dernier à l’avoir été, en mai, en Vendée, approvisionnait le groupe Panzani. Dans la foulée, cette société a pris l’engagement de développer « l’élevage en plein air des poules avec l’objectif d’être à 100 % d’oeufs hors cages d’ici 2025 ». Des avancées dont ne se satisfait pas l’association.
Plainte, recours, pétition
Aujourd’hui en France, l’élevage en batterie reste encore dominant. Il est « de l’ordre de 68 %», précise pour sa part Claire Hincelin, de CIWF France, une autre ONG de défense des animaux qui se bat pour la fin de cette méthode. Mais, surtout, de nouvelles dérives ne cessent d’être mises au jour. « C’est donc le système même de l’élevage en batterie qu’il faut remettre en question », insiste Johanne Mielcarek. Outre une plainte contre l’exploitation bretonne et un recours contre l’Etat pour dénoncer le manque de sanctions faces à des infractions récurrentes, L214 compte demander l’interdiction des élevages de poules pondeuses en cages*. « Le discours d’Emmanuel Macron, le 12 octobre à Rungis, a été une étape importante, indique Claire Hincelin. Il a annoncé son intention de mettre fin à ces élevages pour les oeufs coquilles [ceux vendus en supermarché]. » « Un peu facile », rétorque Johanne Mielcarek, qui rappelle que les principaux acteurs français de la grande distribution avaient déjà pris l’engagement de ne plus proposer que des oeufs issus d’élevages en plein air (dès 2020 pour certains). L214 invite Emmanuel Macron à élargir tout bonnement cette interdiction aux ovoproduits.