A Cahors, le gouvernement veut sortir du Lot
Le Premier ministre déménage trois jours à Cahors pour soigner sa relation avec les terroirs
Matignon fait ses cartons. Le Premier ministre Edouard Philippe va s’installer dès ce mercredi soir à Cahors (Lot). Avec une dizaine de membres du gouvernement, il y présidera la deuxième Conférence nationale des territoires, jeudi, avant de rentrer à Paris le lendemain. Un déménagement hautement symbolique pour l’exécutif, qui cherche à renforcer ses liens avec les élus locaux. « Le Premier ministre souhaitait changer des déplacements habituels, où il arrive quelque part le matin et repart le jour même. Il trouvait que ça manquait de contact. Ça fait un moment qu’il voulait prendre le temps », explique-ton à Matignon. Son temps passera toutefois très vite dans le Lot. Après un « dîner républicain » mercredi et un autre jeudi avec des chefs d’entreprise à Cahors, il fera la tournée du département vendredi : Gourdon (éducation), Figeac (culture), Rocamadour (tourisme), Biars-sur-Cère (réforme de l’Etat)… « Il m’est apparu qu’il pouvait être utile, non pas simplement de venir, de participer à une réunion et de repartir, mais de rester un peu sur place et d’en profiter pour discuter, pour rencontrer, pour échanger avec les acteurs de ce département », a justifié l’ancien maire du Havre la semaine dernière.
Plus qu’un « symbole »
Cette « installation provisoire » reste limitée : les réunions interministérielles se dérouleront à Paris, et les conseillers d’Edouard Philippe ne le rejoindront pas pour la totalité du séjour lotois, mais par « roulement ». De plus, le personnel administratif restera dans la capitale. Au-delà de la com, l’entourage du Premier ministre insiste sur l’utilité de cette opération. « Il y a du symbole, mais il y a plus. Edouard Philippe considère qu’il faut inverser les logiques qui prévalaient jusqu’ici : c’est Matignon qui vient aux acteurs locaux. » Par le passé, Valéry Giscard d’Estaing avait déjà délocalisé des Conseils des ministres, une initiative reprise par Nicolas Sarkozy. Pour Emmanuel Macron non plus, pas question de laisser s’installer l’image d’un « président des métropoles », alimentée après la coupe de 300 millions d’euros dans les crédits de l’Etat destinés aux collectivités territoriales. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dit vouloir « porter la parole au-delà du périphérique » parisien. Depuis, il a lancé à Tours les « rencontres du porte-parole » pour répondre aux questions des citoyens sur la politique menée par le gouvernement. Ce séjour lotois servira, enfin, de test pour Edouard Philippe, au moment où l’exécutif remonte dans les sondages après un mauvais été.