Macron compte bien faire des affaires en Chine
DIPLOMATIE Emmanuel Macron commence ce lundi une tournée en Chine
Emmanuel Macron démarre ce lundi en Chine, et pour trois jours, sa première visite d’Etat depuis son élection. Dans ses bagages, le président de la République a emmené son épouse, qui « a reçu beaucoup de demandes d’interviews de médias chinois », a indiqué l’Elysée, mais aussi, outre cinq ministres et des parlementaires, Laurent Fabius et Jean-Pierre Raffarin « pour leur connaissance de la Chine ». Une cinquantaine de patrons (Airbus, Safran, Dassault, Auchan…) complètent cette délégation.
Un marché à (re)conquérir
L’économie est en effet l’un des enjeux majeurs de cette visite pour Paris, qui espère « rééquilibrer » les échanges avec la Chine, pays représentant le plus important déficit commercial extérieur de la France (30 milliards d’euros). L’Elysée souhaite que le marché chinois s’ouvre à la viande bovine française, que les charges administratives sur les vins et spiritueux soient allégées et l’embargo sur la volaille levé. Plusieurs contrats devraient d’ailleurs être signés : des ventes d’Airbus et de moteurs Safran, un accord dans le nucléaire où Areva négocie la construction d’une usine de retraitement des déchets radioactifs, mais aussi dans l’économie du vieillissement, avec des constructions de maisons de retraite, l’intelligence artificielle et les villes durables. Emmanuel Macron veillera également à s’affirmer comme le leader du Vieux Continent. Il sera de fait « le premier dirigeant européen à se rendre en Chine depuis le 19e congrès du Parti communiste chinois », souligne l’Elysée. Dans la perspective de la « refondation de l’Union européenne » que le président espère mener, le timing de cette visite est opportun. « Les Allemands sont un peu coincés actuellement par leurs problèmes intérieurs, et donc la France peut apparaître, comme au temps de Georges Pompidou, comme la puissance européenne », a affirmé à FranceInfo le sinologue Jean-Luc Domenach.