20 Minutes (Lille)

« Une regrettabl­e concurrenc­e »

SOLIDARITÉ Les pompiers et le Samu s’apprêtent à lancer deux applis de survie différente­s

- Gilles Durand

Mardi sera lancée l’applicatio­n Sauv Life par l’équipe du Samu du CHRU de Lille. Dans les semaines à venir, les pompiers du Nord s’apprêtent à mettre en service exactement le même genre d’appli, baptisée, cette fois, Staying Alive. On s’achemine donc vers une guéguerre des applis dans le Nord entre les dix centres de Smur hospitalie­rs et les 120 casernes de pompiers.

Rivalité dans les secours

« En France, sur 40000 arrêts cardiaques signalés par an, seules 5 % des victimes s’en sortent sans séquelle. Une grosse marge de progressio­n existe », estime Jérôme Cuny, médecin urgentiste au Samu de Lille. Alors, pourquoi ne pas avoir mutualisé les efforts pour permettre de sauver des victimes sur la voie publique (lire l’encadré)? « Cet effet de concurrenc­e est regrettabl­e car les bons samaritain­s ne vont pas télécharge­r plusieurs applis », dénonce Patrick Hertgen, médecin chef des pompiers du Nord. « Staying Alive a fait ses preuves, renchérit un pompier de Paris qui teste l’appli depuis deux ans. Depuis octobre, on a vu de nets progrès dans le recrutemen­t et l’interventi­on des secouriste­s. » Si le Samu a choisi Sauv Life, développée par un médecin de l’hôpital Necker, à Paris, c’est parce qu’elle était gratuite, alors que Staying Alive est longtemps restée payante.

Mais la raison est peut-être ailleurs. Les protagonis­tes s’en défendent, mais il existe bel et bien une rivalité dans la maîtrise des secours. Rivalité que le président Emmanuel Macron avait pointée du doigt, lors d’un discours devant les pompiers, en octobre, quand il avait souhaité la mise en place d’une plateforme commune d’appels des secours. ■

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Peu de Français sont formés aux gestes de survie en cas d’arrêt cardiaque.

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