A la recherche d’un vaccin plus protecteur
L’Institut Pasteur de Lille reprend l’étude du vaccin BCG à partir des souches originelles
En 1921, Albert Calmette et Camille Guérin découvraient, à Lille, le BCG, un vaccin contre la tuberculose. Les souches originelles qui ont permis d’élaborer ce vaccin sont à nouveau sous les feux de l’actualité. Presque cent ans plus tard, une équipe de chercheurs a procédé, jeudi, à l’ouverture de trois des six flacons d’origine toujours conservés par l’Institut Pasteur de Lille. Les trois autres le seront plus tard, en fonction des premiers résultats obtenus. Une démarche historique pour tenter d’améliorer les traitements contre la tuberculose.
Identifier les mutations
Le groupe de recherche de Philip Supply, directeur au CNRS et à l’Institut Pasteur de Lille, doit procéder à l’analyse génétique des souches originelles du BCG, grâce aux cultures bactériennes restantes. « Ces souches correspondent à différentes étapes de cultures qui ont sans doute mené à l’élaboration du premier vaccin antituberculeux », explique Philip Supply. Ces recherches représentent une opportunité unique pour identifier les mutations au cours du temps du bacille de Koch, la bactérie responsable de la tuberculose.
L’objectif des recherches fondamentales de Pasteur est de pouvoir reconstituer un vaccin plus proche du vaccin originel, donc potentiellement plus protecteur contre la tuberculose. Le travail des chercheurs pourrait également permettre d’améliorer l’efficacité des antibiotiques. En 2016, 500000 personnes dans le monde ont contracté une tuberculose multirésistante. Lors d’une conférence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la tuberculose, l’an dernier, à Moscou, il a été convenu de tenter d’éradiquer cette maladie d’ici à 2030. ■