Les jeunes sans tabous
Une enquête OpinionWay pour « 20 Minutes », réalisée auprès de la communauté #MoiJeune, révèle que 96% des 18-30 ans sont favorables à la légalisation de l’euthanasie active.
Elargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, légalisation de la gestation pour autrui (GPA), fin de vie, développement embryonnaire… Riches et passionnés, les débats qui se déroulent actuellement en France dans le cadre des états généraux de la bioéthique servent à prendre le pouls de la société civile avant la révision de la loi sur le sujet, qui doit intervenir cet été. Or, selon une enquête exclusive OpinionWay* pour 20 Minutes réalisée auprès de la communauté #MoiJeune, publiée ce lundi, pour les 18-30 ans, l’époque est à l’ouverture. Notamment en ce qui concerne l’ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes. Aujourd’hui, ces dernières sont exclues de ce dispositif réservé en France aux seuls couples hétérosexuels, qui bénéficient sous conditions d’une prise en charge financière. Mais la législation pourrait bientôt évoluer : l’été dernier, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé en faveur de l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Une préconisation plébiscitée par 86 % des 18-30 ans, selon notre enquête. Toutefois, rien n’est encore assuré et les modalités d’accès à la PMA pour toutes n’ont pas encore été débattues.
Un cadre légal nécessaire
Si la GPA, de son côté, cristallise beaucoup de tensions, il n’est pourtant pas question pour l’Etat d’envisager sa légalisation en France. Mais, de leur côté, 76 % des jeunes sondés y sont favorables. S’agissant de la délicate question de la fin de vie, les jeunes interrogés ont un avis très tranché, puisque 96 % approuvent la légalisation de l’euthanasie active (lire ci-dessous). « Si les 18-30 prônent majoritairement l’ouverture et l’évolution sur ces grandes questions de société, ils ne sont pas pour la légalisation sans réserve, souligne Antoine Buisson, directeur d’études à OpinionWay. Cette très forte volonté de voir le législateur s’adapter aux nouvelles évolutions de la société s’accompagne d’une conscience aiguë de la nécessité de débattre et définir un cadre légal qui protège de toute dérive. » Si 76 % des jeunes interrogés sont donc favorables à la légalisation de la GPA, « 62 % la prônent sous réserve qu’elle soit assortie de conditions ». ■