Le préfet de l’Oise durcit le ton face aux anti-chasse
Louis le Franc a tenu un discours sans ambiguïté lors de l’assemblée des chasseurs de l’Oise
Le préfet qui murmurait à l’oreille des chasseurs. Samedi, à Clermont, se tenait l’assemblée générale de la fédération des chasseurs de l’Oise. Louis le Franc, le préfet du département, a tenu un discours dans lequel il a sifflé « la fin de récréation » pour les actions des militants anti-chasse à courre. « Messieurs les chasseurs,
« Il est à côté de la plaque, mais ça ne m’étonne pas du préfet de l’Oise » R. Hutin, 30 Millions d’amis
ne subissez pas, passez à l’action », a déclaré le haut fonctionnaire. Une phrase introductive, qui n’est pas sans rappeler le contexte extrêmement tendu qui règne dans le département entre pro et anti chasse. Une situation largement envenimée par l’épisode dramatique du cerf tué dans le jardin d’un particulier, en octobre, à l’issue d’une chasse à courre à Lacroix-Saint-Ouen.
Pour que de tels épisodes ne se reproduisent pas, le préfet a trouvé une solution : « Si du gros gibier se retrouvait en zone urbanisée, j’ai donné comme instruction à la gendarmerie nationale d’abattre immédiatement ces animaux », explique-t-il. « Notre priorité est le maintien de l’ordre public et la sécurité des personnes. Néanmoins, l’abattage ne pourra se faire que si les conditions de sécurité le permettent », a assuré à 20 Minutes le lieutenant-colonel Mahé de la gendarmerie de l’Oise. Le préfet a par ailleurs tenu à prévenir les militants anti chasse : « La vénerie est légale. Par contre l’entrave au droit de chasse est un délit », a-t-il martelé, appelant les chasseurs à contacter les gendarmes s’ils
constataient un « attroupement ». « Les forces de l’ordre viendront accompagnées d’un membre du corps préfectoral et je disperserai cet attroupement », a encore déclaré le préfet.
« Il est à côté de la plaque, mais ça ne m’étonne pas venant d’un préfet qui a créé une véritable milice de chasseurs armés pour épauler les gendarmes dans son département », a vivement réagi Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’amis.
Outre dénoncer les propos de Louis le Franc, Reha Hutin espère toujours la fin de la chasse à courre : « L’interdiction ne passera que par la loi. Il ne faut pas désespérer car l’opinion publique est très sensibilisée à cette question. »