L’avenir incertain d’un site d’excellence
La métropole ne veut pas reprendre Blanchemaille en raison de la vétusté des locaux roubaisiens
La reconversion de Blanchemaille est pourtant citée comme modèle. Depuis 2014, cet ancien bâtiment du géant de la vente à distance La Redoute, situé à Roubaix, a été repris par l’établissement public foncier (EPF) pour en faire un pôle d’excellence et un incubateur dans le domaine du commerce digital. Le nouveau maire (DVD) de Roubaix, Guillaume Delbar, avait soutenu le projet. Aujourd’hui, 27 entreprises y abritent 180 emplois, sous l’égide d’Euratechnologies.
Des travaux trop chers
Mais voilà qu’en février, les premiers nuages sont venus faire de l’ombre au succès du site. L’EPF, qui n’a pas vocation à héberger des entreprises, a demandé à la Métropole de Lille (MEL) de « respecter le calendrier fixé d’un commun accord prévoyant une mise en oeuvre [du processus de transfert de gestion] au 1er mars », raconte Médiacités. Problème, le vice-président au Patrimoine de la MEL, Alain Bézirard, estime que les locaux ne sont pas aux normes. Coût des travaux selon lui : 50 millions d’euros. Il n’y aura donc pas de transfert de la gestion à la MEL dans l’état actuel des choses. Colère du maire de Roubaix et du président (PS) d’Euratechnologies, Pierre de Saintignon, qui écrivent alors au président de la MEL pour faire part de leurs inquiétudes sur l’avenir de Blanchemaille. Eux considèrent que la mise aux normes ne coûterait que 8 millions d’euros. Sauf que ce ne sont pas eux qui mettent la main à la poche, mais bien la MEL. Cette dernière a donc décidé, face aux estimations divergentes, de réaliser une étude qui doit durer six mois. « Nous avons besoin de définir le projet et pour quel coût global, sachant que rien que l’acquisition se chiffre à plusieurs millions », explique la MEL à 20 Minutes. En attendant une décision, c’est Euratechnologies qui prend en charge la gestion du bien immobilier jusqu’au 30 septembre.