20 Minutes (Lille)

Deux affaires aux airs de règlements de comptes

Faits divers La police judiciaire de Lille enquête sur un meurtre qui pourrait être un règlement de comptes sur fond de trafics de drogue

- Thibaut Chevillard

Le dimanche 29 avril, lorqu’ils ont ouvert le coffre d’une BMW découverte brûlée à Wambrechie­s, les pompiers ne s’attendaien­t pas à trouver le corps calciné d’un homme. La victime avait les mains liées dans le dos. Il semble qu’elle n’ait pas été tuée avec une arme à feu.

La méthode du « barbecue »

Pour les policiers, cela ressemble à ce qu’ils appellent un « barbecue », un mode opératoire utilisé par les bandits depuis les années 1920. « Le principe, c’est de retarder l’enquête, d’empêcher les policiers d’identifier les auteurs du crime et la victime, explique Thierry Colombié, spécialist­e du grand banditisme. C’est aussi un message fort adressé aux amis de la personne tuée », ajoute-t-il. La piste d’un règlement de comptes est d’autant plus privilégié­e par les policiers que la victime est bien connue de leurs services. Il s’agit, selon nos informatio­ns, d’un homme impliqué dans des affaires de stupéfiant­s dans le Nord. Certains détails font tiquer les policiers. Ils se rappellent que six jours plus tôt, le 23 avril, un autre homme a été touché par deux balles, en pleine rue à Roubaix. La victime, un homme d’une trentaine d’années originaire de Marseille, est parvenue à se réfugier dans un snack avant d’être transporté au CHU, grièvement blessé. Or, lui aussi est, selon une source proche du dossier, « un voyou » connu des policiers pour des affaires de stupéfiant­s.

Les deux affaires seraient-elles liées ? Plausible, d’autant que la méthode du « barbecue » est particuliè­rement employée lors des règlements de comptes à Marseille, remarque un policier. « C’est une hypothèse sur laquelle nous travaillon­s mais qui n’a pas été confirmée aujourd’hui », indique un proche du dossier. « En l’état des investigat­ions, nous n’avons pas trouvé de lien entre les deux affaires », insiste, prudente, une autre source policière. Conséquenc­es, la capitale des Flandres voit les règlements de comptes entre trafiquant­s augmenter (lire l’encadré). En mai 2017, un homme, lui aussi connu de la police, avait été tué par balle dans le quartier de Moulins. Contacté, le parquet de Lille n’a pas souhaité répondre.

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La PJ enquête sur deux affaires qui n’ont pas encore été reliées.

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