Le Palais Rameau loué pour un euro
Ce monument va abriter un démonstrateur de l’agriculture urbaine
La ville de Lille va mettre le Palais Rameau à disposition des écoles d’ingénieurs HEI, ISA et ISEN, fédérées au sein de l’Yncréa. Le prix du loyer est symbolique, mais ce n’est pas un cadeau que la municipalité consent.
A Lille, tout le monde connaît le Palais Rameau. Installé boulevard Vauban, ce bâtiment est une petite perle de style romano-byzantin classé à l’inventaire des monuments historiques. Propriété de la ville, il servait de loin en loin, essentiellement « pour des manifestations épisodiques parce que c’est un lieu fragile qui nécessite une restauration », assure Pierre de Saintignon, premier adjoint au maire. Un chantier au coût très élevé qui n’est pas dans les priorités de la ville.
« Il y a quelque temps, nous avons été sollicités par l’Yncréa. Le palais Rameau était l’endroit idéal pour son projet pédagogique de développement de l’agriculture urbaine », poursuit l’adjoint. Un retour aux fondamentaux pour ce bâtiment, initialement destiné à accueillir des expositions florales. Et une aubaine pour la ville. Lille et l’Yncréa se sont mises d’accord sur un montage financier équitable : « En échange d’un bail emphytéotique de vingt-cinq ans pour un euro symbolique, l’Yncréa s’est engagée à restaurer entièrement le Palais pour la somme de six millions d’euros. A cela s’ajoutent huit millions pour les aménagements propres à l’activité », détaille l’élu. L’autre condition était de garder le lieu ouvert au public. « Un démonstrateur
permet de développer l’innovation dans une approche par les usages, explique Jean-Marc Idoux, directeur général de l’Yncréa. Ce sera un écosystème ouvert aux chercheurs, aux étudiants, mais aussi aux professionnels et aux particuliers. » Ainsi, les habitants pourront profiter d’un espace de production agricole et se former au sein du « tech shop vert ».
Au démonstrateur d’agriculture va se greffer un démonstrateur énergétique : « Nous réfléchissons avec la métropole au moyen de produire de l’énergie en utilisant les eaux usées qui circulent sous le boulevard Vauban », ajoute Jean-Marc Idoux. Tout cela pourrait aller très vite puisque l’Yncréa a dans l’idée d’investir les lieux fin 2020.
« C’est un lieu fragile qui nécessite une restauration. »
Pierre de Saintignon, adjoint au maire de Lille