La sûreté de la centrale nucléaire en question
L’ASN met en garde EDF sur son unité de production nordiste
Les centrales nucléaires ne se bonifient pas avec l’âge. Mardi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a livré son rapport sur l’unité de production EDF de Gravelines, plus grosse centrale d’Europe. Si l’ASN relève chaque année des points à améliorer, l’institution a noté cette fois des dégradations dans des domaines auparavant fiables.
Pour l’ASN, Gravelines est l’un des mauvais élèves d’EDF : « Les résultats en matière de sûreté nucléaire la placent en retrait par rapport » à l’appréciation générale portée sur EDF. La faute à pas de chance ? Oui et non. Le fait est que la centrale nordiste a connu plusieurs arrêts, pour maintenance ou pour rechargement en combustible, et que « des événements significatifs » ont alors été observés.
Attention aux « écarts »
Le dernier date du 24 juin, sur l’unité de production 5. Une motopompe de secours des générateurs de vapeur s’est déclenchée de manière imprévue. Un « écart » répertorié au niveau zéro de l’échelle internationale des événements nucléaires. Et des événements de ce type, il y en a (presque) tous les mois : « Des progrès sont attendus en matière de détection des écarts », insiste l’ASN.
En termes de protection de l’environnement, l’ASN assure que les réservoirs d’entreposage des effluents liquides des réacteurs ont été mis en conformité, fin 2017. Le défaut avait été relevé lors d’une inspection et, depuis, l’Autorité garde un oeil dessus. Un point crucial pour EDF, puisqu’il est partie prenante du cahier des charges imposé par l’ASN pour déli- vrer les autorisations. L’Autorité souligne aussi les amélio- rations à apporter sur la gestion du risque incendie, des risques d’exposition radiologique et la sécurité des personnels. Sur ce dernier aspect, l’ASN note « deux accidents graves » et « trois presque accidents ». Le rapport national de l’ASN dénonce « les difficultés d’EDF pour s’assurer de la conformité de ses installations et la maintenir dans le temps ». Pour autant, ce n’est pas la raison qui a motivé le doublement, début juin, du périmètre du Plan particulier d’intervention autour des centrales françaises. La décision venait des autorités européenes.