Le coaching oppose les modernes et les traditionalistes
Tennis Les entraîneurs sont divisés au sujet de la communication avec les joueurs lors des matchs
Quel retournement de cerveau, en direct ! Lors d’un match à Moscou le 17 octobre, Daria Kasatkina est en perdition face à Alizé Cornet. La Russe décide alors de faire appel à Philippe Dehaes. S’en suivent alors deux minutes où le coach trouve les mots. Et en deux temps trois mouvements, Kasatkina retourne la situation et remporte son duel. Une scène qui pourrait se reproduire aux Masters de Paris-Bercy, qui ont commencé lundi. Cet échange Kasatkina-Cornet a été retweeté par Patrick Mouratoglou qui, quasiment au même moment, est sanctionné lors de l’US Open pour avoir coaché en plein match Serena Williams. Rapellons que le coaching est autorisé uniquement lors des tournois féminins, hors grand chelem. Pour tous les autres, c’est niet. Et ça agace Mouratoglou, qui milite notamment pour une valorisation du rôle de l’entraîneur et une autorisation d’un coaching pendant les matchs.
« L’oreillette a tout dénaturé »
« Quand j’ai commencé à commenter les femmes, j’étais plutôt contre, avoue Antoine Benneteau, l’ex-entraîneur de son frère Julien et actuel commentateur sur beIN Sports. Après, est-ce qu’on veut faire de ce sport un objet de spectacle ou rester sur des choses plus conservatrices ? » Conservatisme, le mot est lâché. Dans son plaidoyer, Patrick Mouratoglou préfère utiliser le terme de « traditionalisme », mais l’idée est la même. Aujourd’hui, le tennis semble tiraillé entre la volonté de se réinventer et celle des autres de ne pas dénaturer un sport qui a trouvé son public. Pour Jean-Paul Loth, sommité du tennis français, cette réforme du coaching toucherait « à l’essence même de ce qu’est le tennis depuis toujours ». « Dans de nombreux sports, l’arrivée de l’oreillette a tout dénaturé, ajoutet-il. L’apport personnel de l’athlète est