Gilles Lellouche, on l’adopte
Drame Le réalisateur du «Grand Bain» émeut comme acteur dans «Pupille», un film qui s’ajoute à la liste de ses réussites en 2018
Disons-le tout net : Gilles Lellouche mériterait un césar pour sa prestation dans Pupille de Jeanne Herry. L’acteur est merveilleux de sensibilité en travailleur social accueillant un bébé chez lui avant l’adoption de ce dernier. « Jeanne Herry bossait sur son film à l’étage où je préparais Le Grand Bain, confie l’acteur à 20 Minutes. Elle écrivait en entendant ma voix. C’est ce qui l’a poussée à m’attribuer le rôle. » L’année 2018 est favorable à Gilles Lellouche. Le triomphe au box-office du Grand Bain et de très beaux rôles, dans Pupille ou L’amour est une fête de Cédric Anger le comblent. « Ces films ont pour point commun l’importance du collectif, un sujet qui me tient vraiment à coeur », explique l’acteur. La chaîne de solidarité qui se forme autour du bébé de Pupille, de sa naissance sous X à son départ chez sa mère adoptive, en est un bel exemple.
« La maturité et la paternité m’ont permis de m’affirmer en homme sensible. »
« J’ai été happé par le côté blingbling de mon métier, raconte Gilles Lellouche. On m’a longtemps perçu comme quelqu’un d’arrogant, et cela me faisait souffrir. Mais la maturité et la paternité m’ont permis de m’affirmer en homme sensible qui n’a rien d’un macho. » C’est ce qui apparaît dans Pupille où sa fragilité virile séduit une collègue célibataire incarnée par Sandrine Kiberlain. Sa tendresse pour son épouse comme celle qu’il manifeste au nourrisson dont il a la garde sont révélatrices. « Pupille et Le Grand Bain me montrent tel que je suis vraiment », estime l’acteur de 46 printemps.
Le succès semble curieusement avoir dégonflé la tête de Gilles Lellouche. « C’est vrai que j’ai été prétentieux, reconnaît-il. La réussite m’a remis les idées en place. Je suis plus vivable parce que je suis mieux dans ma peau, moins enclin à me protéger par timidité. »
«Etre dans la vraie vie»
Gilles Lellouche ne comprend pas encore bien ce qui lui arrive. Les réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux le renseignent sur sa popularité grandissante. « Je plains les réalisateurs qui n’avaient pas Twitter et ne pouvaient pas être en contact avec leurs fans, plaisantet-il. Je suis très ému de voir que Le Grand Bain, qui est “vraiment moi”, peut plaire autant. » Gilles Lellouche est résolu à profiter de toutes ces bonnes ondes. « Je n’ai jamais été aussi vivant de toute mon existence, j’ai envie d’être dans la vraie vie et pas seulement dans le boulot. » Il va prendre un peu de recul avant de se remettre au travail en laissant le merveilleux Pupille à ses fans pour témoigner de sa métamorphose.