20 Minutes (Lille)

Saint-Etienne a retrouvé son calme, mais reste sur le qui-vive

- A Saint-Etienne, Caroline Girardon

Sur la place de l’hôtel de ville, à SaintEtien­ne (Loire), une poignée de badauds flâne dans les allées désertes du marché de fin d’année. Dans les haut-parleurs, une chorale entonne un gloria de Noël. La quiétude apparente ne laisse presque rien entrevoir du « chaos » de la veille. Samedi, la ville a été le théâtre de violents affronteme­nts entre des jeunes et les forces de l’ordre en marge de la manifestat­ion des « gilets jaunes ». Près de 30 personnes ont été interpellé­es, la moitié était des mineurs. « On a été obligé de défendre nos chalets, lâche un commerçant du marché de Noël. C’était le chaos.» Une voisine confirme : « On a été gazé toute la journée. Rincé au lacrymogèn­e. Mais ce n’est pas à la police que l’on en veut. » Son confrère reprend : « Quand on entend des dames de 40 ans se faire insulter ou se faire traiter de collabo, on ne comprend pas. Eux [les «gilets jaunes»], ils pensent que l’on défend Macron. Non, on défend tout simplement notre travail. » Bernadette, une passante de 80 ans, balaie du regard les quelques bris de verre, encore présents sur le trottoir. « C’est triste, car on peut manifester sans tout dévaster, confie cette ex-syndiquée. A mon époque, si j’avais cassé, on m’aurait virée sur le champ.» L’octogénair­e se montre aussi indignée par le comporteme­nt de « certains enfants dont les parents ne s’occupent pas» : «Maintenant, on casse des supérettes pour voler de l’alcool.» Ou des enseignes de téléphonie mobile, comme c’était le cas samedi. « En tout cas, cela montre que la France va mal et qu’elle risque de tomber très bas», conclut-elle. Philippe, gérant d’un tabac, chemine café à la main. «La casse, c’est toujours dommage, mais si le gouverneme­nt avait répondu positiveme­nt dès les premières semaines, on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui. » Et d’augurer : « S’il se montre toujours aussi hautain, les choses ne vont pas s’améliorer. »

«De mon temps, si j’avais cassé, on m’aurait virée.» Bernadette, 80 ans, ex-syndiquée

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A Saint-Etienne aussi, la manifestat­ion des «gilets jaunes» a dégénéré samedi.

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