Le dictionnaire de flamand occidental, une aide à l’emploi
Patrimoine Langue régionale oubliée, le flamand occidental aura son dictionnaire
Et non, à Bergues, on ne parle pas le patois picard, baptisé « Ch’ti » par les Parisiens. Contrairement à ce que le film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis, a laissé croire à la France entière, une partie du Nord s’exprime en flamand occidental. Il resterait entre 40 000 et 50 000 locuteurs côté français par rapport au dernier recensement de l’Insee qui date de 1999. Ils sont encore 1,5 million de l’autre côté de la frontière. Car qu’on ne s’y trompe pas, le flamand est aussi éloigné du néerlandais, langue officielle de la Belgique, que l’allemand.
« Rattraper un retard »
Pour maintenir ce patrimoine culturel qu’est une langue régionale inscrite à l’Unesco, un dictionnaire de flamand occidental* a vu le jour, jeudi, avec l’aide de la région Hautsde-France. « Il s’agit simplement de rattraper un retard. Le picard bénéficiait d’aides, pas le flamand », souligne
la conseillère régionale, Valérie Vanhersel, chargée de mission sur ce projet. Ce dico recense environ 12 000 mots, « le fruit d’un travail de collecte de huit ans », précise Jean Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande, lequel assure que « c’est le miroir de la langue parlée au siècle ». Au-delà de l’aspect folklorique, cette connaissance du flamand est aussi un atout pour trouver du travail. « En Belgique flamande, le taux de chômage est très bas, note Valérie Vanhersel. C’est tout bénéfice pour créer des liens entre nos deux régions frontalières. »