Jacinda Ardern, dirigeante de choc
C’est probablement l’une des images qui resteront de la tragédie de Christchurch : Jacinda Ardern, 38 ans, Première ministre néo-zélandaise, couverte d’un voile noir et doré, aux côtés des familles de victimes des tueries dans deux mosquées, vendredi dernier. Dans ce pays qui ne soupçonnait pas la possibilité d’une telle attaque, sa gestion de la crise a été saluée par de nombreux observateurs, même sur la scène internationale.
Dès son arrivée à la tête du pays, en 2017, elle a déjoué tous les pronostics. Propulsée sur la scène politique nationale en août 2017, elle a remplacé au pied levé – elle n’a eu qu’une heure pour se décider – le leader des travaillistes, qui venait de démissionner. Son nom fait à nouveau la une un an plus tard, quand elle accouche d’une petite fille. C’est la deuxième cheffe de gouvernement dans le monde à avoir un bébé pendant son mandat, après la Pakistanaise Benazir Bhutto, en 1990. Après l’annonce de sa grossesse, Jacinda Ardern a affirmé que la naissance n’aurait pas de conséquence sur son travail : «Je suis enceinte, pas handicapée.» Quelques semaines après son retour de congé maternité, elle se rend à une Assemblée générale de l’ONU avec sa fille, du jamais-vu en politique.
De gauche, Jacinda Ardern est un fidèle soutien de la cause homosexuelle. La décriminalisation de l’IVG dans le pays, la légalisation du cannabis, le retour à l’université gratuite ou la lutte contre la pauvreté font aussi partie de ses combats. « Tout dans la politique semble si fragile. Juste comme ça [elle claque des doigts], tu peux trébucher et c’est pour ça que tu seras toujours connu.» Avec le drame de Christchurch, Jacinda Ardern a réussi à éviter la chute.