20 Minutes (Lille)

L’étiquette de coach défensif colle à Vahid Halilhodzi­c

Football Le coach nantais devrait aligner une «forteresse» face au PSG, en demi-finale de la Coupe de France

- A Nantes, David Phelippeau

S’il lit les lignes qui suivent, Vahid Halilhodzi­c va pester. Le coach nantais – qui retrouve son ancien club (2003-2005), le PSG, en Coupe de France ce mercredi (21 h) – abhorre cette image de coach défensif qui escorte sa carrière de technicien depuis presque trente ans. « Ça fait partie des conneries écrites sur moi, s’agaçait à son arrivée Coach Vahid en octobre. C’est facile de dire aux joueurs d’attaquer, mais quand vous n’avez pas une équipe pour ça… Et regardez un peu ma carrière, l’équipe africaine qui a le plus marqué de buts en Coupe du monde dans l’histoire, c’est l’Algérie [en 2014]!» La critique revient tellement comme une antienne que le disque du Bosnien donne l’impression d’être rayé. Ce mercredi soir, face à Paris, il ne faut pas s’attendre à une prise de risque maximale dans la compositio­n d’équipe de Coach Vahid, mais personne ne lui tombera dessus à bras raccourcis compte tenu de la qualité offensive de l’adversaire (même si Neymar, Cavani et Di Maria sont absents). En revanche, début mars, lorsqu’à Guingamp, lanterne rouge de l’époque, Halilhodzi­c a aligné un seul joueur à vocation offensive (Coulibaly), les critiques ont plu et son étiquette est naturellem­ent ressortie. «Je ne suis pas devenu un coach défensif, j’en ai juste marre de perdre à chaque fois 1-0 », s’était défendu l’intéressé ce jour-là, sans s’énerver. Bruno Baronchell­i, qui a été son adjoint de multiples reprises, vole à son secours : « Ça reste un entraîneur pragmatiqu­e. Il fait en fonction des joueurs qu’il a et de l’adversaire. Didier Deschamps était taxé de coach défensif, il est devenu champion du monde, non ? Les formations de Vahid sont souvent des équipes difficiles à jouer, mais pas chiantes à regarder jouer. » Des louanges pas vraiment partagées par l’ex-Parisien Jérôme Rothen, qui entretient des relations très fraîches avec Halilhodzi­c. « Lui, c’est avant tout une équipe solide, qui défend bien. Il cherche davantage à poser des problèmes à son adversaire, tout cela au détriment du travail offensif. » A Nantes, depuis son arrivée en octobre, il y a un sentiment ambivalent sur le jeu déployé par le FCN de Vahid Halilhodzi­c. Flamboyant­s offensivem­ent lors des premières rencontres (14 buts lors des 5 premiers matchs), les Canaris brillent beaucoup moins sur le plan offensif, surtout en 2019 – l’absence de Sala n’y est forcément pas étrangère. Et la frilosité dans les choix de compositio­n d’équipe du Bosnien (absence répétée de joueurs techniques comme Boschilia ou Eysseric) est évidemment plus visible. « Les résultats entraînent ta manière de jouer, analyse Fabrice Pancrate, ex-Parisien et Nantais fan de Coach Vahid. Avec lui à Paris, c’était déjà de bien défendre pour ensuite se projeter vite vers l’avant. C’est finalement le discours de beaucoup d’entraîneur­s de L1.»

« Je ne suis pas devenu un coach défensif, j’en ai juste marre de perdre à chaque fois 1-0. »

Vahid Halilhodzi­c, entraîneur du FC Nantes

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Vahid Halilhodzi­c est réputé pour être un entraîneur défensif, ce qu’il conteste.

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