20 Minutes (Lille)

Les supporters tricolores tiennent la forme avant la Coupe du monde féminine

A l’aube du Mondial féminin, les supporters des équipes de France ont changé de dimension

- Aymeric Le Gall

Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu une marée humaine au stade de la Vallée du Cher, à Tours. Habituée à une petite affluence pour encourager l’équipe en National, l’enceinte de 11 000 places était pleine lors du match de l’équipe de France féminine contre l’Uruguay, le 4 mars. Une très bonne nouvelle à deux mois du Mondial. Mais si les stades devraient être bien garnis, l’inconnue réside dans les décibels qui descendron­t des tribunes lors des rencontres des Bleues, qui affrontent le Japon ce jeudi à Auxerre. Pour ça, la FFF compte sur le travail des Irrésistib­les Français (IF), le plus grand groupe officiel de supporters de l’équipe de France, créé en octobre 2010. Et on ne doute pas qu’ils donneront autant de voix pour les filles de Corinne Diacre que pour Kylian Mbappé et ses copains. Pourtant, pendant de nombreuses années, les supporters des Bleus se sont traîné une sale réputation, celle du footix, sans réelle culture foot, qui vient au stade consommer un spectacle sans jamais y prendre part.

Des gens debout et du matos

« Le premier virage a lieu en 2012, quand la FFF a mis à la tête du dossier supporters une personne vraiment intéressée par le sujet », confie Fabien Bonnel, un des capos des IF. La personne, c’est Florent Soulez, le « monsieur supporters » de la Fédération. Sa fibre fan, il la revendique, après des années passées au Parc des Princes. « Le foot est un créateur d’émotions et ces émotions dépendent de l’ambiance, explique-t-il. Si je vais au stade et qu’il n’y a pas d’ambiance, je m’ennuie et je n’y retourne pas forcément. »

Un travail payant puisque, aujourd’hui, les caméras prennent l’antenne en balayant de leurs objectifs le virage du Stade de France dans lequel sont massés les IF. Pour en arriver là, les IF et la Fédé ont bossé sur deux chantiers : « Permettre aux supporters d’être debout en virage et pouvoir apporter du matériel d’animation, indique Fabien Bonnel. Ça a permis de communique­r visuelleme­nt en montrant aux gens qu’à cet endroit ça bougeait. Ça a attiré de nouvelles personnes.» Mais le public des Bleus étant foncièreme­nt différent de celui qu’on retrouve dans les virages des stades de L1, il a fallu s’adapter et trouver un juste milieu entre la culture ultra et le côté footix. «Il faut qu’on puisse satisfaire tout le monde pour que l’ambiance prenne vraiment, développe le capo. On ne veut pas s’enfermer dans un carcan ultra et laisser de côté une majorité de personnes venues pour encourager les Bleus.»

Sur le point de franchir la barre des 1 500 adhérents, les IF privilégie­nt la qualité à la quantité. «Je me fous d’avoir 20 000 adhérents, s’il n’y en a que 200 qui chantent », conclut Bonnel. Ça tombe bien, lors du match d’ouverture contre la Corée du Sud, le 7 juin, près de 600 Irrésistib­les feront résonner leurs chants au Parc des Princes.

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Créés en 2010, les Irrésistib­les Français donnent le la au Stade de France.

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