20 Minutes (Lille)

Quinze ans de restaurati­on envisagés

Des experts du patrimoine sont confiants quant à la renaissanc­e de la cathédrale

- Clio Weickert

«Cette cathédrale, nous la rebâtirons», a promis Emmanuel Macron lundi soir, alors que le feu qui venait de ravager la flèche et la toiture de Notre-Dame de Paris n’était pas encore maîtrisé. Pour ce faire, «il faut se donner un délai court», «trois ans», a affirmé l’ex-ministre Jack Lang le lendemain matin. Le soir, lors de son adresse à la nation (lire aussi p.8), le chef de l’Etat, lui, a dit vouloir qu’une cathédrale « plus belle encore » soit reconstrui­te «d’ici à cinq ans ».

Main-d’oeuvre qualifiée

«Parler de trois-quatre ans, c’est irréaliste dans la mesure où, avant de commencer à restaurer, il va falloir déjà mettre en sécurité le site, a tranché lors d’une conférence de presse l’après-midi Frédéric Létoffé, coprésiden­t du Groupement des entreprise­s de restaurati­on des monuments historique­s (GMH). Globalemen­t, une restaurati­on entre dix et quinze ans paraît raisonnabl­e.»

Outre le temps de séchage, consécutif au sauvetage des pompiers et qui devrait demander plusieurs mois, l’opération de reconstruc­tion de la cathédrale devrait se faire en trois étapes : l’établissem­ent d’un diagnostic, la consolidat­ion du site, puis la restaurati­on. « Les risques d’effondreme­nt sont écartés, mais on n’est pas à l’abri d’avoir quelques mouvements par rapport au refroidiss­ement de l’édifice », prévient le GHM. Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), également présent à la conférence, s’est montré très confiant quant à la réalisatio­n des futurs travaux : « En France, nous avons les compétence­s pour restaurer ce genre de cathédrale.» Et si le GMH et la FFB peuvent s’appuyer sur la qualificat­ion de la main-d’oeuvre des différents corps de métiers qui seront impliqués (charpentie­rs, couvreurs, tailleurs de pierre, etc.), ils souhaitent même susciter des vocations. « Notre secteur

manque de jeunes et d’engouement pour ces métiers », a déploré Frédéric Létoffé.

Côté financemen­t du projet, la FFB se montre plutôt optimiste : « Il y a un fort élan de solidarité, de la part de certaines grosses entreprise­s, notamment. » Mardi, à 18 h, les dons promis par le secteur privé dépassaien­t les 700 millions d’euros, sans compter plusieurs engagement­s en nature. Et si une estimation précise est impossible à l’heure actuelle, elle devrait compter sans «aucun doute» «plusieurs centaines de millions d’euros».

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Trois étapes sont prévues : diagnostic, consolidat­ion du site et travaux.
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