« A l’origine de “Mortal Kombat”, on voulait lancer le jeu sous le nom de “Jean-Claude Van Damme” »
Jeux vidéo A l’occasion de la sortie de «Mortal Kombat 11», «20 Minutes» a rencontré Ed Boon, qui travaille sur la saga depuis ses débuts
Voilà plus de vingt-cinq ans que le créateur et développeur Ed Boon (photo) travaille quasi exclusivement sur un seul jeu : « Mortal Kombat ». Née dans la foulée de « Street Fighter », en 1992, la franchise est devenue l’une des plus emblématiques du jeu de combat. A l’occasion de la sortie de sa dernière itération, « Mortal Kombat 11 », disponible mardi sur PS4, Xbox One, Switch et PC, 20 Minutes a interviewé le maître. « Fight ! »
Vous bossiez sur « Jean-Claude Van Damme » avant « Mortal Kombat »…
A l’origine, nous voulions que « Mortal Kombat » soit un jeu Jean-Claude Van Damme : «JCVD, the Video Game». Van Damme était très populaire, nous voulions lancer une franchise de jeu vidéo sur son nom, mais il a refusé. Le personnage de Johnny Cage est notre version de Jean-Claude Van Damme. Une version très exagérée! (Rires.)
« Mortal Kombat » est-il le négatif de « Street Fighter » ?
Ce n’était pas notre intention. Au studio Midway, nous étions spécialisés dans la numérisation, c’est-à-dire que nous utilisions des caméras pour filmer de vrais acteurs et ainsi obtenir les graphismes du jeu. Or le look numérisé était déjà éloigné de celui de «Street Fighter», plus animé, plus coloré. Nous voulions surtout que «Mortal Kombat» soit un jeu de combat méchant, agressif, sale.
Pourquoi un jeu si violent, si gore… et si drôle ?
Il faut rappeler que nous étions quatre mecs, la vingtaine, fans de films d’action des années 1980-1990, comme Terminator. Donnez une liberté totale à ces grands gamins et vous obtenez « Mortal Kombat ».
D’où est venue l’idée des Fatalités ?
D’un aspect du gameplay de « Street Fighter » que j’adorais et abhorrais : le moment où un combattant est étourdi, et l’autre peut lui faire ce qu’il veut. Quand tu es le joueur sonné, tu détestes ça mais, quand tu es l’attaquant, tu es aux anges. Nous avons décidé de décaler ce moment à la fin du combat. L’adversaire est étourdi, tu peux l’achever de la pire des façons. « Finish him ! »
Notre réaction face aux Fatalités n’est pas l’horreur mais souvent le rire…
C’est la chose la plus extraordinaire, la plus bizarre, avec «Mortal Kombat». C’est violent, mais la réaction est toujours la même : on se marre. Cela fait plus de vingt-cinq ans que ça dure.
Quelle est la grosse nouveauté de « Mortal Kombat 11 » ?
Le précédent épisode, « Mortal Kombat X », sorti en 2015, introduisait les différentes versions d’un personnage. « Mortal Kombat 11 » pousse cette idée encore plus loin et laisse le joueur customiser son personnage à l’extrême. L’autre nouveauté est que nous avons pour la première fois une femme comme antagoniste. Kronika est la mère de tous les « big bad boss ».