20 Minutes (Lille)

Gauvain Sers en campagne au nom des « Oubliés »

Musique Le chanteur a sorti fin mars son deuxième album, «Les Oubliés», après une dizaine de dates «dans des régions isolées»

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« Oui j’ai quitté la Creuse, parce que je voulais découvrir Paris et surtout parce que c’est l’endroit où il faut être pour la musique. » Gauvain Sers, qui a sorti son deuxième album, Les Oubliés, fin mars, déambule non sans nostalgie dans l’exposition « Peindre dans la vallée de la Creuse »*, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le chanteur s’arrête devant les toiles de peintres que les paysages creusois ont inspirés. Des paysages qu’il connaît bien, même si son succès l’a amené à découvrir d’autres régions.

« Avant que l’album ne sorte, j’ai fait dix dates, raconte l’artiste. Nous sommes allés dans des régions isolées et dans des lieux symbolique­s pour moi, comme l’école qui a inspiré “Les Oubliés” [à Ponthoile, dans la Somme]. C’était très important d’aller au-delà de la chanson et d’être en cohérence avec elle, d’aller à la rencontre des gens plutôt que ce soit eux qui viennent nous voir dans les grandes villes. »

«J’avais envie de parler de tous les gens que je trouve encore oubliés.»

Le musicien milite en chansons pour des causes qui lui tiennent à coeur. Il ne se cache pas d’utiliser l’art comme un moyen de dénonciati­on et de médiatisat­ion de phénomènes tels que la désertific­ation des campagnes, qu’il chante dans le titre « Les Oubliés », mais pas seulement. « J’avais envie de parler de tous les gens que je trouve encore oubliés, explique-t-il. Les femmes sont encore oubliées dans trop de domaines aujourd’hui, et les réfugiés sont les plus grands oubliés du

XXIe siècle». Ces oubliés, il les chante dans des titres aux résonances féministes et humanistes tels qu’« Excusemoi mon amour » ou « L’Etudiante ». En plus de dédier une chanson aux migrants, «Au pays des lumières», dénonçant le manque d’humanité à leur égard, Gauvain Sers s’est aussi engagé à verser à l’associatio­n Action Solidarité et réfugiés l’intégralit­é des recettes de trois concerts donnés dans la Creuse à la fin du mois de mars.

Ce qui lui tient à coeur, c’est aussi la chanson française, à laquelle il rendait déjà hommage dans son premier album avec le titre «Dans la bagnole de mon père ». Inconditio­nnel de Renaud, qu’il considère comme « un parrain », mais aussi de Jacques Brel, Barbara, Francis Cabrel et Allain Leprest, l’auteur-compositeu­r-interprète a enregistré pour ce second album « Y a pas de retraite pour les artistes » avec la chanteuse Anne Sylvestre. Gauvain Sers en parle encore avec des étoiles dans les yeux : «C’était un moment suspendu en studio avec elle. C’était vraiment très chouette. »

Marie Leroux * Jusqu’au 26 mai, tous les jours sauf le lundi de 13 h 30 à 18 h. 6, avenue du Château-deMalmaiso­n, Rueil-Malmaison. Tarifs : 6 € / 4 € (gratuit pour les moins de 18 ans).

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L’artiste évoque en chansons la désertific­ation des campagnes, notamment.

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