Petit à (tout) petit, la parité fait son nid
La Franco-Sénégalaise Mati Diop, les Françaises Céline Sciamma et Justine Triet, l’Autrichienne Jessica Hausner : quatre réalisatrices brigueront la Palme d’or cette année au Festival de Cannes, qui se tient du 14 au 25 mai. Soit à peine plus de 20 % des cinéastes en compétition. C’est peu. Elles auront en effet quinze réalisateurs à défier – et même seize si Tarantino termine Once Upon a Time in Hollywood à temps. Pourtant, quatre femmes en compétition, c’est un record au Festival de Cannes.
Aucune femme en 2012
Entre 1946 et 2018, seuls 82 films présentés étaient l’oeuvre de réalisatrices sur 1727 films présentés en compétition, d’après une étude de 5050 × 2020, le collectif paritaire du cinéma créé pour instaurer une meilleure égalité entre les hommes et les femmes dans l’industrie et soutenu par 300 personnalités du cinéma. Mais la tendance commence (timidement) à s’inverser. Elles n’étaient que trois réalisatrices en compétition lors des trois dernières éditions du festival, deux en 2014 et en 2015 (Maïwenn et Valérie Donzelli), une en 2013 (Valeria Bruni-Tedeschi) et aucune en 2012. Les quatre réalisatrices ne partent pas favorites cette année face aux vieux briscards que sont Pedro Almodovar, Ken Loach, Terrence Malick ou les frères Dardenne. Mais leurs films méritent qu’on y porte une attention particulière, car la surprise de l’enchantement peut surgir de l’un d’eux : Atlantique de Mati Diop, Little Joe de Jessica Hausner, Sibyl de Justine Triet et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma.