Pâques, c’est mieux à la Saint-Glinglin
Tourisme Se rendre sur ce confetti isolé du Pacifique est déjà une aventure en soi
Les secrets de l’île de Pâques, c’est comme les oeufs en chocolat de dimanche prochain, ça se mérite. Mais réussir à se rendre sur ce site archéologique majeur perdu au milieu du Pacifique peut tenir du miracle. «Il s’agit d’une des plus grandes aventures de l’histoire. L’endroit le plus éloigné de toute terre que les hommes aient conquis, après la Lune », précise l’archéologue Michel Orliac.
« Deux avions font la liaison chaque jour, c’est largement assez. » Nicolas Cauwe, archéologue
« L’aéroport Mataveri est le plus isolé du monde. Seule la compagnie aérienne Latam offre une ligne Hanga Roa-Santiago du Chili », explique l’agence de voyages lastminute.com. Surtout, le gouvernement chilien cherche à limiter le tourisme sur place, estimant que 116 000 visiteurs par an, pour une île qui compte entre 6 000 et 7 000 âmes, ça fait beaucoup. « Deux avions font la liaison chaque jour, ajoute Nicolas Cauwe, archéologue et conservateur aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. C’est largement assez : il n’y a qu’une seule piste. » Sans oublier que « l’unique déchetterie de l’île ne peut pas gérer les déchets provoqués par le tourisme. Une partie des ordures est emportée pour être traitée ailleurs », explique Caro Degryse, directrice long-courrier de l’agence de voyages Tui France. Quand bien même un voyageur, à force d’opiniâtreté, débarquerait sur l’île, il n’est pas certain que Pâques tienne ses promesses. Si l’amateur d’histoire et de vieilles pierres sera comblé par les moais, ces statues monumentales réparties sur l’île, le passionné de théories du complot et d’extraterrestres risque d’être chocolat.
« Comment expliquer le transport de ces grosses statues, alors qu’il n’y a pas un bout de bois à l’horizon ? Comment comprendre qu’une bonne moitié de celles-ci sont restées dans la carrière d’où elles furent extraites ? Mystère, mystère… » ironise Michel Orliac. « Ce sont des faux problèmes. Nos ancêtres transportaient déjà des gros cailloux en Bretagne il y a 7 000 ans. Si des moais sont restés dans la carrière, c’est que c’était leur place. » Mais à l’instar du triangle des Bermudes, de Stonehenge ou de la zone 51, l’île de Pâques sera toujours un objet de rêverie. A défaut de pouvoir y aller, sachez qu’une réplique grandeur nature d’un moai se dresse au bord du lac de Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire). C’est mieux que rien.