L’écart de rémunération entre les hauts et les bas salaires se creuse dans le privé
Les différences continuent de se creuser entre les hauts et les bas salaires, selon les chiffres communiqués par l’Insee mardi
Etes-vous mieux ou moins bien payé(e) que les autres salariés du secteur privé ? Pour vous permettre de vous réjouir (ou de vous plaindre), l’Insee a publié mardi une étude sur le sujet. En 2016, dernière année étudiée, le salaire mensuel moyen d’un travailleur du secteur privé s’élevait à 2 238 € net. Un chiffre qui laisse un peu sur sa faim car la moyenne, par définition, ne reflète pas les écarts entre les rémunérations.
Pour mieux se rendre compte des inégalités de rémunérations, il faut regarder le salaire médian. Selon l’Insee, il s’établit à 1 789 € net. Autrement dit, en France, 50 % des salariés du secteur privé gagnent moins que cette somme. L’Insee divise ensuite la population active par tranches. Ainsi, les 10 % des travailleurs les moins bien payés (ou 1er décile, en langage statistique), gagnent moins de 1 189 € par mois. A l’autre bout du spectre, si vous touchez plus de 3 576 € net mensuels, vous faites partie des 10 % des salariés les mieux payés (9e décile). Enfin, 1 % des salariés perçoivent plus de 8 629 € par mois.
Les femmes réduisent la marge
Cet écart entre les hauts et les bas salaires ne cesse de grandir. Comme le rappelle l’Insee, les 10 % les mieux rémunérés ont vu leur salaire croître de 5 % entre 2008 et 2016. C’est un rythme deux fois plus rapide que celui des salariés les moins bien payés (+2,3 % d’augmentation seulement sur la même période).
En revanche, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, lui, continue de se réduire. Selon l’étude, « en 2016, les salaires en EQTP [équivalent temps plein] des femmes sont en moyenne inférieurs de 18,9% à ceux des hommes», soit 3,4 points de moins qu’en 2002. Les disparités restent néanmoins très élevées pour les hauts salaires : les 10 % des femmes les mieux payées gagnent 21 % de moins que leurs homologues masculins (3 091 € mensuels contre 3 926 € mensuels). Ces écarts sont liés en partie aux différences structurelles d’emplois entre les hommes et les femmes (emplois plus précaires, dans des secteurs moins rémunérateurs), et à l’accès plus compliqué aux postes à responsabilités.