La Flèche wallonne a mis Julian Alaphilippe dans le bon sens
Depuis son succès à la Flèche wallonne l’an passé, Julian Alaphilippe n’arrête plus de gagner
Le jour de la révélation pour le puncheur tricolore. Au bout de 1 300 m d’effort intense debout sur les pédales, Julian Alaphilippe remportait, il y a un an, la classique de côte la plus réputée de la saison, la Flèche wallonne. Une performance qui lui donne, encore aujourd’hui, jour de l’édition 2019 de cette course, des ailes. L’Alaphilippe d’après Flèche-2018 s’est transformé en machine de guerre. Longtemps cantonné aux places d’honneur, le Français est vainqueur de presque toutes les courses d’un jour dans lesquelles il est aligné : 1er de la classique San Sebastian, 1er sur les Strade Bianche et 1er sur la Via Roma de Milan-Sanremo. La métamorphose est frappante. Il y a un an, Alaphilippe débarque en Belgique après n’avoir rien glané sur les Ardennaises – son terrain de prédilection – et la réputation naissante d’un type un peu chien fou, plus fort avec ses jambes qu’avec sa tête. « Julian devait se prouver à lui-même qu’il n’était pas perdu après sa mononucléose, et il devait aussi prouver à l’équipe Quick Step qu’elle ne s’était pas trompée en en faisant son leader pour cette course, se souvient le consultant d’Eurosport, Steve Chainel, proche du Français. Après, le 0,1 % en plus qui te fait gagner, ça peut prendre du temps. » Mais qu’est-ce qu’Alaphilippe a fait de différent en 2018 par rapport à 2015 ou 2016 (2e lors de ces deux éditions), quand ce dernier avait pété à la pédale derrière Valverde ? Rien de bien sorcier à en croire Klass Lodewyck. « Le mur de Huy, c’est simple, assure le directeur sportif de Quick Step. La seule tactique est d’être bien placé au pied et de laisser faire les jambes. On a toujours su que Julian avait le potentiel pour remporter de grandes courses, à commencer par celle-ci. La clé, c’était “Crois en toi, tu peux le faire, tu peux battre Valverde”. » Steve Chainel, lui, semble avoir distingué autre chose : « Il devait se faire mal dans les 200 derniers mètres bien sûr, mais on le voit regarder partout pour ne pas commettre d’erreurs tactiques. Il sait que, à la régulière, il gagne. » Débarrassé de l’urgence de la victoire, Alaphilippe court plus juste, sans se livrer trop tôt ou trop tard. Pourtant, le 0,1 % peut parfois rebasculer de l’autre côté, comme sur les routes de l’Amstel, dimanche. Le dernier meilleur grimpeur du Tour était parti pour écoeurer Fuglsang avant de voir débouler les poursuivants dans la dernière ligne droite et tuer sa course. Un simple accident ? « Aujourd’hui, c’est le favori de la Flèche wallonne », assure Steve Chainel.
« On le voit regarder partout pour ne pas commettre d’erreurs. Julian sait que, à la régulière, il gagne. »
Steve Chainel, consultant Eurosport