Avant la finale, le PSG avance divisé en interne
Football Le PSG, qui peut gagner la Coupe de France samedi, a plusieurs feux à éteindre
«Il faut monter le niveau du foot français.» Oui, Nasser al-Khelaïfi, qui verra ses troupes affronter Rennes en finale de la Coupe de France samedi, a encore de la voix. Lors de la défaite du PSG, le 14 avril, le président parisien, dans une séquence captée par Canal+, a fait des remontrances à l’arbitre. Rien de très marquant, certes, mais la dernière fois qu’on l’avait entendu, c’était après l’élimination en Ligue des champions, le 7 mars. Depuis, plus rien, malgré les conflits internes qui affleurent. A commencer par celui entre Thomas Tuchel et le directeur sportif, Antero Henrique. Une guéguerre qui, si elle persiste, pourrait avoir des conséquences sur le mercato.
«Une entité PSG» forte
« Si toutes les composantes du club ne sont pas favorables à l’arrivée d’un joueur, on ne le fait pas signer, assure l’agent Pascal Elbaz. Il faut qu’ils agissent en bonne intelligence et travaillent ensemble pour le bien du club.» Confronté à quelques soucis entre Deschamps et Anigo à l’OM lorsqu’il était président, Jean-Claude Dassier estime que «la situation n’est pas comparable. A Marseille, ça se réglait dans mon bureau, chacun prenait ses responsabilités. Faire de l’interventionnisme démesuré, ça finit toujours mal.» Pour Al-Khelaïfi, pas question de se mêler directement du sportif. Tuchel et Henrique devront cohabiter. Après le match contre Monaco, dimanche, l’Allemand a même commencé à avancer ses pions : « C’est nécessaire qu’on ait un groupe capable de jouer avec de l’intensité tous les trois jours. Il faut avoir plus de joueurs fiables à un niveau absolument top. » Tuchel pointe aussi les blessures venues perturber la saison du PSG. La faute à pas de chance ? « Plus la saison avance, moins ils s’entraînent, estime Nicolas Dyon, préparateur physique passé par le Stade Rennais. Il y a peut-être un problème dans la préparation invisible des joueurs, le sommeil, l’alimentation, l’hydratation… Le staff de Tuchel doit également se heurter aux coachs persos, sur qui ils n’ont pas la mainmise. Il faudrait réguler ça. » Cela semble en cours, hormis pour Neymar, dont le traitement spécial vaut aussi au niveau médical. De manière générale, on sent chez Tuchel la volonté de faire émerger une « entité PSG » forte. Un travail auquel doit s’associer Al-Khelaïfi. « Il n’y a pas de sentiment dans le foot, affirme Alain Roche, ex-défenseur du PSG. Il faut que le club soit au-dessus des joueurs, du staff, de la direction. Et ça, ça fait déjà quelque temps que ce n’est pas toujours respecté. Le principal responsable, c’est le président.» A ce titre, la prolongation annoncée de Tuchel jusqu’en 2021, malgré le crash en C1, peut être perçue comme un bon signe. Le président parisien peut aussi être confiant sur la stabilité de son effectif, malgré l’offensive à venir du Real sur tout ce qui brille. Neymar et Mbappé ont récemment déclaré qu’ils souhaitaient rester. Ça sera ça de moins à gérer cet été.