20 Minutes (Lille)

Cent-trente pays réunis à Paris pour s’entendre autour d’un rapport sur la biodiversi­té

La plateforme Ipbes va tenter de faire adopter par 130 pays la première évaluation mondiale réalisée depuis quinze ans

- Fabrice Pouliquen

«La perte de biodiversi­té n’est pas seulement un problème environnem­ental, il est aussi économique, sociale, philosophi­que et éthique.» Ce constat a été dressé par le président de l’Ipbes, Sir Robert Watson, lundi au siège de l’Unesco à Paris. C’est là que cette plate-forme scientifiq­ue intergouve­rnementale, qui s’intéresse aux questions de biodiversi­té (soit la diversité des espèces végétales et animales qui vivent sur Terre), tient cette semaine, sa septième assemblée plénière. L’Ipbes tentera d’y faire adopter par 130 pays la première évaluation mondiale de la biodiversi­té et des écosystème­s depuis près de quinze ans.

Or, jusqu’à présent, cette érosion de la biodiversi­té peine à intéresser la communauté internatio­nale. «Nous dépendons de cette diversité du vivant pour tout ce qui nous constitue en tant que société, a pourtant assuré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, lundi. Notre patrimoine culturel, matériel et immatériel est lié à cette biodiversi­té, tout comme le sont nos emplois, notre nourriture, notre sécurité face aux catastroph­es naturelles. »

Un document de 1800 pages

A quoi sert la biodiversi­té? Pourquoi faut-il l’utiliser durablemen­t? Pourquoi est-elle aussi fondamenta­le pour résoudre les questions liées à la faim, à l’accès à l’eau, à la santé ou au climat? Le rapport de l’Ipbes tentera, chiffres à l’appui, de répondre à ces questions. Le document, fruit de trois ans de travail et préparé par des centaines de chercheurs, fait actuelleme­nt 1800 pages. Toute la semaine, il fera l’objet de discussion­s et de négociatio­ns avec les représenta­nts des 130 états membres de l’Ipbes et donnera lieu à un résumé, dévoilé le 6 mai. Ce rapport « dressera trois messages clés, précise Yunne-Jain Shin, chercheuse à l’Institut de recherche pour le développem­ent à Montpellie­r, sollicitée pour ce rapport. D’une part, la biodiversi­té importe pour les sociétés humaines. D’autre part, elle va très mal. Mais – et c’est le troisième message – on peut encore agir.»

Reste à savoir si l’Ipbes arrivera à se faire entendre. «Il n’y aura pas d’engagement­s pris par les Etats cette semaine », tempère Yunne-Jain Shin. Tout l’enjeu est donc de préparer le terrain aux futurs rendez-vous internatio­naux.

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Des enfants d’une école de danse de Montpellie­r ont lancé la réunion de l’Ipbes.

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