20 Minutes (Lille)

Tottenham mise sur la stabilité de son effectif pour briller

En demie de Ligue des champions, les Spurs n’ont pas recruté depuis un an

- Nicolas Camus

Pour peu, on aurait cru à l’exploit d’un petit club face à un géant d’Europe. La qualificat­ion de Tottenham pour les demi-finales de la Ligue des champions aux dépens de Manchester City, est celle d’un club qui a dépensé zéro euro lors des deux derniers mercatos. Une bizarrerie du football moderne. Et une fierté pour ses fans. «Toutes les équipes se renforcent en Angleterre et, au final, nous, sans recruter un seul joueur, on parvient à confirmer en restant dans le top 3-4», apprécie Chahin, l’un des trois CM du compte Tottenham Hotspur France. Le club du nord de Londres agit autant par choix que par nécessité. Le choix, c’est celui de son président depuis 2001, Daniel Levy. L’homme a la réputation d’être très dur en affaires. Quand il décide d’un prix, il l’obtient. Et quand il choisit de fermer le robinet, personne ne peut s’y opposer.

Un coach frustré ?

Pourtant, l’entraîneur, Mauricio Pochettino, avait demandé au boss d’être «courageux», afin d’attaquer, armé jusqu’aux dents, la saison de l’entrée dans le nouveau stade. Raté.

« Nous avons le devoir de gérer le club de façon appropriée, avait expliqué Levy à la BBC. Une partie de l’activité sur le marché des transferts n’est pas tenable dans la durée. » Si l’Argentin s’était apparemmen­t fait une raison, vantant les mérites d’un groupe inchangé, il a tenu à clarifier les choses : « En foot, vous devez vous améliorer à chaque mercato. »

Pas sûr qu’il soit entendu. La frugalité de Levy s’explique aussi par le coût faramineux de son nouveau stade, inauguré début avril. Le Tottenham Hotspur Stadium (62000 places) a coûté 1,16 milliard d’euros, dont 621 millions d’emprunts, qu’il va falloir rembourser. En attendant de profiter pleinement des revenus générés par ce bijou, il va falloir se serrer la ceinture. Pochettino, au club depuis 2014, peut-il perdre patience? «Je ne pense pas que ça influera sur son avenir, estime Chahin. Il a un gros contrat, il est le coeur du projet. Le premier objectif était le top 4, ensuite de créer le stade. Maintenant, on peut passer à la suite, qui est de remporter des trophées.» Commencer par une Ligue des champions, le 1er juin, ça serait pas mal.

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Avec un stade à 1,16 milliard d’euros, les Spurs ont des crédits à rembourser.

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