La percée de l’environnement
Ilots de fraîcheur, rénovation énergétique de l’habitat, fin du diesel... Les candidats avancent leurs solutions au nom du climat.
A Lille, les candidats aux municipales se mettent au vert. La maire sortante, Martine Aubry (PS), est montrée du doigt par ses opposants qui l’accusent de conversion tardive. Les écologistes, eux, se font tacler pour avoir appartenu à une majorité municipale qualifiée de « bétonneuse ». Dans le rapport sur le développement durable à Lille, datant de 2017, la surface des espaces verts était estimée à 19 m2 par habitant. Trop peu pour Violette Spillebout (LREM), ou Julien Poix (LFI) qui ambitionnent d’atteindre une moyenne de 48 m2 par habitant.
> Le cas de la friche Saint-Sauveur ? C’est la friche de la discorde. Pour Julien Poix, on ne touche à rien : « Zéro construction sur la friche et le belvédère. Ce sera un parc géré sous forme de coopérative citoyenne. »
EELV y verrait bien « un grand poumon vert » et LREM un « Central Park lillois » de 12 ha. Eric Cattelin-Denu (RN) souhaite « garder cette friche en ne préservant que ce qui y a déjà été construit », à l’instar de Marc-Philippe Daubresse (LR) qui refuse « la bétonisation de Saint-Sauveur ». Pour Martine Aubry, c’est moins évident, cette dernière étant partie prenante du projet retoqué par le tribunal administratif. Mais son programme mentionne, néanmoins, un parc « de plus de 4 ha » à cet endroit, une surface qui laisse beaucoup de place pour de futures constructions.
> Des forêts urbaines à profusion. L’autre idée, très en vogue, c’est le développement de « forêts urbaines ». Violette Spillebout a ciblé deux endroits, l’îlot Boschetti à Bois-Blancs, et le parc du Grand-But à Lomme, pour y planter 6000 arbres. Son «bois urbain », Stéphane Baly (EELV) le verrait bien pousser le long du périphérique, «entre le lycée Baggio et la nouvelle cité administrative », comme rempart à la pollution automobile. Au même endroit, le candidat RN veut s’inspirer du botaniste japonais Akira Miyawaki pour «créer des forêts urbaines à la périphérie de Lille».
> Des îlots de verdure et de l’eau. Parce qu’on ne peut pas installer de forêts partout, les candidats s’entendent pour introduire par ci, par là, des touches de vert. «Il faut que les Lillois puissent profiter d’un jardin ou d’un square à moins de 100 m de chez eux », souligne Eric Cattelin-Denu, « à moins de trois minutes », insiste EELV, qui y voit un bon moyen pour lutter « contre les îlots de chaleur ». Violette Spillebout appelle ça des «coeurs de verdure ». Elle a l’ambition de réaménager une cinquantaine d’espaces « municipaux et privés délaissés ». La maire sortante reconnaît un « manque d’espaces verts dans certaines rues ou quartiers» et compte s’y attaquer en végétalisant des places et en revisitant les « portes pour verdir nos entrées de ville». La plupart des candidats imaginent transformer les grands axes en « coulées vertes » ou « trames végétalisées ».