Dans le département du Nord, les castors refont leur trou
Nature Des traces de ce rongeur disparu depuis plus d’un siècle ont été observées à deux endroits du département
Bonne nouvelle pour l’environnement. La préfecture a confirmé, fin janvier, que le castor d’Europe avait fait son retour dans le département du Nord. Deux organismes différents ont observé des traces de la présence du rongeur dans la métropole lilloise et dans l’Avesnois. Pour le bureau d’études Rainette, il s’agit d’un signe positif sur l’état de la biodiversité.
« Victime de la chasse »
Il y a quelques siècles, croiser une famille de castors sur les berges d’une rivière n’était pas chose rare, même dans le Nord. L’animal était encore très présent partout en France jusqu’au XVIIe siècle où il a commencé à être massivement chassé, notamment pour sa fourrure. Au début du XXe siècle, l’espèce ne subsistait plus que dans la basse vallée du Rhône, selon les autorités. Mais, il aura tout de même fallu attendre 1968 pour que le castor soit protégé. Trop tard pour le Nord, où il avait disparu depuis bien longtemps. Pour autant, personne n’a encore pu observer l’animal lui-même. «Parce qu’elle était victime de la chasse, l’espèce a changé son comportement et elle est devenue nocturne, assure Julian Lazard, chargé d’études sur la faune pour le bureau Rainette. Dans notre cas, les indices montrent que l’on a sûrement affaire à un individu seul et plutôt jeune. » Néanmoins, la population devrait augmenter si personne ne vient les embêter.
Le seul risque pour ces castors, arrivés tout droit de Belgique, c’est le facteur humain. Contrairement à ce qui est dit parfois, ce rongeur n’est pas vecteur de maladies. « Le castor est un véritable créateur de zones humides propres au développement d’autres espèces comme les amphibiens », ajoute le chargé d’études.