Les pêcheurs en eaux troubles
Ce qui se passe à Guernesey les inquiète fortement. Les pêcheurs des Hauts-de-France craignent de couler à pic avec le Brexit. En jeu, l’accès aux secteurs de pêche situés dans les eaux britanniques et dont dépendent 75% des poissons capturés. « Nous sommes la région la plus dépendante de ces zones de pêche », note Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches des Hautsde-France. Et l’interdiction pour les pêcheurs français des eaux de l’île anglo-normande de Guernesey, depuis l’entrée en vigueur du Brexit, ne fait que renforcer l’inquiétude.
« Si nous sommes éjectés des eaux britanniques, nous sommes morts, assure Olivier Leprêtre. Imaginez toutes les flottilles belges et néerlandaises sur des zones de pêches plus petites ! La cohabitation risque d’être compliquée. » Le dirigeant a rencontré, lundi, le commissaire européen chargé de négocier avec la Grande-Bretagne sur le sujet. « A priori, il n’y aura pas de changement jusqu’à la fin de l’année, mais les négociations doivent être bouclées en juillet.»
La semaine dernière, le sénateur (DVD) Jean-Pierre Decool a sollicité la ministre des Affaires européennes, Amélie de Montchalin, lors de la séance parlementaire. « La pêche sera un axe phare des négociations houleuses du Brexit, explique-t-il. Les interrogations se posent aussi sur la concurrence induite par la possible réorientation des flux de pêcheurs européens vers notre espace maritime.»