20 Minutes (Lille)

Pour les producteur­s, le virus ToBRFV a tout du mauvais plant

Le ToBRFV, identifié dans une exploitati­on du Finistère, est craint des producteur­s

- A Rennes, Camille Allain

Rassurer les consommate­urs. Depuis la confirmati­on de l’arrivée du « virus de la tomate » dans une exploitati­on du Finistère lundi, la profession s’évertue à tranquilli­ser ses clients. « Les producteur­s tiennent à rassurer et à rappeler que le ToBRFV (« tomato brown rugose fruit virus ») est un virus végétal, sans impact sur l’homme, et qu’il est donc important de ne pas céder à toute suspicion inutile, ni d’exclure la tomate de sa consommati­on du quotidien ». Les mots ont été mûrement choisis et adressés à toute la presse par l’associatio­n des producteur­s de tomates et concombres de France pour éviter une crise de consommati­on.

«Mesures de confinemen­t»

Très virulent, le ToBRFV stoppe la maturation du fruit et lui enlève toute valeur gustative. Son apparition nécessite la destructio­n immédiate de tous les plants. Les producteur­s sont-ils inquiets ? « Il y a forcément des craintes, raconte Eric Bocel, un maraîcher réputé installé à Pacé (Ille-et-Vilaine) qui fournit bon nombre de restaurant­s de Rennes et des environs. Ce serait une énorme tuile de devoir tout arracher. » Depuis les premières alertes, il est plus vigilant. « Je limite les entrées dans les serres, y compris pour moi et pour les salariés ». Car le virus de la tomate peut se transmettr­e sur un gant, un outil, un insecte ou un oiseau. Mais il pourrait aussi être issu directemen­t du plant, notamment ceux produits à l’étranger.

« Le virus ne s’attaque pas à l’homme et toutes les mesures de confinemen­t ont été prises, plaide Sébastien Subéry, grossiste installé au marché d’intérêt régional de Rennes. Il ne faut pas tomber dans une psychose ». Le grossiste avance ses arguments, comme la traçabilit­é, qui permettent aux autorités de connaître l’histoire d’une tomate, de sa semence au client final.

Sur les étals pourtant, la tomate d’hiver n’a pas l’air d’effrayer ses habituels consommate­urs. «Je vais être franc, personne ne m’en a parlé et la consommati­on reste la même que d’habitude», assure Christophe Mauger, primeur aux halles centrales de Rennes. Hors saison, elle demeure modérée. Mais la tomate reste de loin l’un des fruits préférés des Français, qui en avalent en moyenne 14 kg par an et par habitant.

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La profession tente de rassurer les consommate­urs, rappelant que le virus est inoffensif pour l’homme.

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