La crainte d’une épidémie en prison
La propagation du coronavirus suscite des craintes dans les prisons françaises. Lundi soir, une réunion s’est tenue entre la direction de l’administration pénitentiaire et les organisations de surveillants. «Il y a une forte inquiétude, déplore Emmanuel Baudin, du Syndicat national pénitentiaire-Force ouvrière. L’information circule mal. » Les détenus pâtissent eux aussi d’un manque d’information, «il y a donc beaucoup de rumeurs qui courent en détention», souligne François Bes, coordinateur du pôle enquête à l’Observatoire international des prisons. Un protocole a pourtant été défini le 3 mars dans une note destinée à l’ensemble des établissements. Les nouveaux détenus qui seraient de retour d’une zone à risques peuvent être placés en quatorzaine. Placés en cellule individuelle, ils sont isolés du reste de la détention. Dans cette note, consultée par 20 Minutes, le ministère insiste sur la nécessité de mettre à disposition du savon pour les détenus et le personnel. Les gels hydroalcooliques ne peuvent être distribués aux prisonniers, l’alcool étant interdit en détention. Le ministère de la Justice assure à 20 Minutes que toutes les prisons ont prévu des cellules individuelles si un ou plusieurs cas étaient détectés. Mais les doutes persistent dans les coursives. François Bes s’étonne : « Avec les taux de surpopulation carcérale, on voit mal comment l’administration pénitentiaire va pouvoir libérer des cellules individuelles si le virus se propage en détention.»