Dans les coulisses des « Maternelles » version système D
Télévision «20 Minutes» a assisté au tournage en direct de l’émission destinée aux parents, «La Maison des maternelles»
L’émission a déménagé temporairement. Depuis le 11 mai, « La Maison des maternelles », diffusée de 9 h à 10 h 10 sur France 5, est tournée à Balard (Paris 15e), au coeur des locaux de 2P2L, la société qui la produit. Il a fallu recourir au système D. «On est en fin de saison, puisque les tournages vont s’arrêter fin mai. On n’avait pas de budget pour refaire un décor, alors on s’est installés dans la cafeteria, qui est équipée un peu comme dans l’esprit du programme », glisse le producteur, Jérôme Caza, en faisant faire le tour du propriétaire à 20 Minutes, lundi.
«Un peu de légèreté»
Une table en bois, des chaises colorées, des objets recyclés des précédentes saisons et le décor chaleureux est planté. Pendant tout le confinement, « La Maison des maternelles » est restée à l’antenne avec des animateurs et invités intervenant de chez eux par écrans interposés. «Agathe Lecaron avait une liaison Internet pourrie. Ça la stressait», sourit le producteur. La présentatrice confirme : « Ça fait du bien de revenir! C’est important pour l’humeur. On a une mission de service public, on s’adresse à des personnes qui, pour certaines, sont très stressées, c’est une bonne chose de pouvoir répondre à leurs questions tout en apportant un peu de légèreté.» Installé à une distance raisonnable de l’animatrice, le chroniqueur Benjamin Muller enchaîne : « En ce moment, on ne tente plus les sujets à la marge, on se recentre sur ce qui interroge les parents et futurs parents. » Au menu de cette émission de lundi, un focus sur la maladie de Kawasaki, un échange avec la docteure Kristell Guével-Delarue, médecin généraliste en PMI (protection maternelle et infantile) ou encore un reportage sur les aménagements dans les écoles pour assurer le respect des gestes barrières.
«C’était le seul média parlant des parents et des femmes enceintes. »
Anna Roy, chroniqueuse
La sage-femme et chroniqueuse Anna Roy, elle, fait son retour en plateau. Elle dit avoir constaté en période de confinement à quel point l’émission a été « un outil précieux » : « "La Maison des maternelles" a aidé les professionnels de santé de terrain. C’était le seul média parlant des parents et des femmes enceintes. Elles n’avaient plus de préparation à l’accouchement.» Marie Perarnau, autre chroniqueuse du magazine, intervient, elle, depuis son domicile bruxellois. Idem pour la championne de boxe Estelle Mossely, qui a donné naissance il y a une dizaine de jours à son deuxième enfant. Son témoignage sur cet accouchement en plein confinement est rythmé par les bruits, hors champ, d’un lave-vaisselle en train d’être vidé. La preuve que les stars du sport n’échappent pas, elles non plus, aux tâches ménagères. Car un élément sert de maître mot à l’émission : « l’authenticité », comme le souligne Jérôme Caza.
S’il est probable que, à la rentrée, « La Maison des maternelles » retrouvera sa configuration normale, il restera sans doute quelque chose des adaptations nécessaires au contexte de la pandémie. « Il y aura des leçons à tirer, appuie Jérôme Caza. Parfois, on fait venir certains invités de l’autre bout de la France pour dix minutes en plateau, finalement, on se rend compte qu’il est "acceptable" de les avoir en webcam. » Le déconfinement comme une renaissance pour le magazine consacré aux bébés.