La terrasse mobile au secours des restaurateurs
Déconfinement Un architecte de l’Aisne a créé une terrasse mobile pour les cafés et restaurants voulant préserver leur capacité d’accueil
Quand l’espace devient vital. Parents pauvres du déconfinement, les cafés et restaurants sont toujours fermés. Il se pourrait néanmoins que le gouvernement leur donne, fin mai, son feu vert pour une réouverture début juin. Pour autant, il faudra que les patrons de lieux de convivialité se conforment à certaines règles sanitaires, en particulier celle de la distanciation sociale au sein de leurs établissements. L’architecte Eric Pace, installé à Château-Thierry, dans l’Aisne, a peut-être trouvé la solution. Les patrons de cafés et restaurants de la rue Pierre-Mauroy, à Lille, que 20 Minutes a rencontré n’ont à ce jour reçu aucun cahier des charges. Ils savent cependant qu’ils devront au moins diviser leur capacité d’accueil par deux pour respecter les distances de sécurité. « On ne peut pas pousser les murs, il fallait donc réfléchir à une autre solution », explique l’architecte Eric Pace.
350 couverts par mois
Et cette solution, elle lui a sauté aux yeux alors qu’il rendait visite au patron d’un café parisien. « Il y a toujours des places de stationnement devant les bistrots, je me suis dit que c’était une surface que l’on pourrait exploiter», poursuit-il. Mais la réglementation en la matière est très stricte, il fallait donc quelque chose de simple, facile à installer et rapide à enlever. « C’est là que l’image des bennes de chantiers m’est venue à l’esprit avec le système Ampliroll [une sorte de grue posée sur un camion] qui permet de les déposer rapidement », se souvient l’architecte. On est alors fin mars et l’idée d’Eric Pace intrigue plusieurs de ses amis ingénieurs et designeurs qui s’agrègent au projet. Ça avance vite, très vite. Mi-avril, à Saint-Quentin, l’architecte met dans la boucle un charpentier et un chaudronnier. Selon son concepteur, la plateforme, baptisée Good Nest et calibrée sur la taille d’une place de parking, permettrait d’accueillir 350 couverts par mois tout en respectant les critères de distanciation sociale et de protection du personnel. « L’idée est de la proposer à la location pour environ 1 200 € par mois », estime l’architecte. Reste à savoir si les maires et les préfets accueilleront aussi bien l’idée que les patrons de bistrots.