Des villes symboliques (et fatidiques?) pour certains partis
«20 Minutes» a identifié trois villes où le Rassemblement national, Les Républicains et le Parti socialiste ont fort à faire le 28 juin
Après plusieurs semaines d’arrêt en raison de l’épidémie de Covid19, la campagne pour le second tour des municipales est lancée. Près de 5 000 communes doivent encore désigner leur maire. 20 Minutes fait le point sur trois villes à suivre le 28 juin.
> A Perpignan, le RN espère faire sauter le « front républicain ». Douze ans après son implantation dans la cité catalane, Louis Aliot vat-il réussir son pari ? Après trois revers aux municipales, le député RN des Pyrénées-Orientales est le favori du second tour après son score de 35,6 % le 15 mars. Mais l’écologiste Agnès Langevine (EELV-PS, 14,5 %) et le député LREM Romain Grau (13 %) se sont désistés, appelant à faire barrage au Rassemblement national. Les deux candidats n’ont toutefois pas prononcé le nom du maire LR sortant toujours en lice, Jean-Marc Pujol (18 %), dont ils ont dénoncé le bilan pendant la campagne. Faire tomber cette ville de 120 000 habitants serait un beau symbole pour le Rassemblement national. Car ailleurs, bien que le parti de Marine Le Pen ait fait réélire ses maires au premier tour dans la plupart des villes qu’il détenait depuis 2014, le scrutin marque l’échec de l’implantation du parti.
> A Saint-Etienne, la prime au maire LR sortant. Dans l’ancienne ville minière, le maire LR sortant, Gaël Perdriau, a engrangé plus du double de voix (46,88 %) de son adversaire de gauche Pierrick Corbon (21,31 %) au premier tour. Même si ce dernier a fusionné avec la liste écologiste (12,42 %), la droite est favorite pour le second tour, comme dans presque toutes les villes qu’elle détient. Reste le risque de l’abstention : seul un tiers des électeurs s’étaient déplacés le 15 mars. LR est assuré de conserver son bon ancrage local. Il revendique avoir remporté tout seul 30 % de villes de plus de 9 000 habitants au premier tour, et 56 % avec ses alliés.
> A Nancy, le PS en quête de renaissance. A droite depuis l’après-guerre, Nancy basculera-t-elle à gauche? Dans le chef-lieu de la Meurthe-et-Moselle, le maire radical sortant, Laurent Hénart (34,71%), a été devancé au premier tour par le socialiste Mathieu Klein (37,89 %), président du département. Ce dernier peut profiter de la fusion de sa liste avec celle de l’écologiste Laurent Watrin (10,24 %). S’il l’emporte, il devra choisir entre ses deux mandats, et il accrochera une belle victoire au tableau du PS. « Ces élections municipales doivent être l’acte de renaissance de la gauche française qu’on avait annoncée comme morte après 2017 », indique Pierre Jouvet, secrétaire national du parti. En difficulté au niveau national, le parti à la rose semble bien parti pour conserver ses 25 000 élus locaux et ses grandes villes, comme Lille, Nantes, Rennes, Brest, Dijon… et Paris. Outre Nancy, il pourrait aussi conquérir Bourges et récupérer Quimper, où une triangulaire incertaine se jouera.