20 Minutes (Lille)

Un Tour déroutant

Parcours montagneux, mesures sanitaires, issue incertaine... La Grande Boucle, qui partira de Nice samedi, est inédite à plus d’un titre.

- Bertrand Volpilhac

On y est. Samedi, le Tour de France partira de Nice, quasiment deux mois après la date prévue initialeme­nt et dans des contextes sportif et sanitaire particulie­rs. 20 Minutes se penche sur toutes les questions qui entourent l’épreuve, avec l’avis du coureur Steve Chainel, qui commentera la Grande Boucle pour Eurosport.

Ce Tour est-il trop montagneux ?

L’avis de la rédac : Un Tour n’est jamais trop montagneux, surtout quand on y envoie Pinot, Bardet et Alaphilipp­e côté français. Cela dit, on aura « seulement » quatre arrivées au sommet pour une bonne dizaine d’étapes entre moyenne et haute montagne. Et beaucoup d’occasions de faire la différence. La réponse de Steve Chainel : « Il n’y a pas trop de montagne. En revanche, je trouve qu’on ne parle pas assez de certains massifs. Tout le monde attend que la bagarre se fasse dans les Alpes ou les Pyrénées. Mais, pour avoir pu reconnaîtr­e le mont Aigoual [arrivée de la 6e étape, dans le Massif central], il est très difficile. »

«Les Jumbo ne pourront pas courir tous les lièvres.»

Les Jumbo vont-ils contrôler la course et nous pourrir notre Tour ? L’avis de la rédac : Roglic, Dumoulin, Kuss, Bennett, Gesink, Van Aert… La dream team sera presque au complet avec au moins quatre mecs capables d’être parmi les dix meilleurs grimpeurs d’une grosse étape de montagne. La réponse de Steve Chainel : « Je ne crois pas. Je suis sûr qu’Ineos va vouloir s’imposer. La Groupama-FDJ de Thibaut Pinot aussi (lire p. 14). Le train Jumbo ressemble à la Sky des belles années avec un recrutemen­t fort. Mais ils ne pourront pas courir tous les lièvres. »

Julian Alaphilipp­e qui joue le général, c’était un one shot ?

L’avis de la rédac : L’an dernier, le Français avait fini cinquième après deux semaines en jaune. On parie qu’il fait exprès de perdre du temps dès la première étape de montagne pour pouvoir partir tranquille­ment jouer les étapes et le maillot à pois.

La réponse de Steve Chainel : « L’an passé, il a eu les conditions parfaites pour ce genre d’exploit. Cette année, ce n’est pas possible, je pense, vu le parcours pour grimpeurs. Julian est en très bonne condition, ce sera soit le maillot à pois, soit le maillot vert. »

Le col de la Loze est-il le col français le plus dur ?

L’avis de la rédac : Difficile à dire, car c’est la première fois que le Tour empruntera ce monstre de 21 km à presque 8%, avec des passages au-dessus de 20 % dans les derniers kilomètres. Mais le spectacle promet d’y être fabuleux, d’autant que ce col savoyard attend les coureurs à l’arrivée de la 17e étape, juste après avoir monté la Madeleine.

La réponse de Steve Chainel : « Non, quand même pas, même s’il est très dur. De là à dire que c’est le plus dur… Je crois qu’en France on est à la recherche de notre Angliru, de notre Mortirolo [respective­ment situés en Espagne et en Italie], de ce col qui va faire peur à tout le monde. »

Est-ce qu’il faut s’attendre à plein de chutes ?

L’avis de la rédac : Depuis la reprise du vélo, on en voit à chaque course ou presque. Peut-être que les types ont perdu l’habitude de rouler en peloton. Vu les rares sprints massifs et le nombre de descentes importante­s en fin d’étape, on craint le pire.

La réponse de Steve Chainel : «Il y a des chances, oui. Le Tour amène de toute façon son lot de chutes, car tout le monde est nerveux. Mais on se rend compte depuis le retour de la saison que des réflexes ont été perdus. Et on sait que la saison est très courte, on ne peut pas laisser des occasions, chaque place est un gros enjeu. Alors ça met une grosse pression sur les équipes pour replacer leurs coureurs. »

«Depuis la reprise, on se rend compte que des réflexes ont été perdus.»

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