20 Minutes (Lille)

Macron avance pas à pas sur le futur projet de loi

Lutte contre les «séparatism­es» Le projet de loi, qui suscite des débats internes à LREM, doit être abordé par le chef de l’Etat, vendredi

- Laure Cometti

Cette fois, c’est la bonne. Après de multiples reports, Emmanuel Macron doit présenter vendredi sa stratégie en matière de lutte contre les «séparatism­es». La faute à l’épidémie de coronaviru­s, qui a bousculé les agendas, mais aussi au caractère très sensible du sujet. D’après nos informatio­ns, le président pilote directemen­t ce dossier, qui fait partie des priorités du quinquenna­t. Matignon, les ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale sont aussi impliqués dans l’élaboratio­n du projet de loi. Mais le texte, qui n’est pas encore terminé, ne devrait être dévoilé qu’à la fin de l’année. Vendredi, le président de la République partagera en tout cas «la philosophi­e du texte » et livrera « quelques mesures saillantes», fait-on savoir à l’Élysée. Parmi les pistes déjà évoquées figurent l’interdicti­on des certificat­s de virginité, la fin des subvention­s pour les associatio­ns qui ne respectera­ient pas un «contrat d’engagement sur la laïcité», ou encore l’interdicti­on de mesures favorisant «l’inégalité entre les femmes et les hommes afin de mettre en place des pratiques communauta­ires», comme l’a dit Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, au Parisien début septembre.

Caroline Abadie, députée LREM de l’Isère, attend une clarificat­ion du président vendredi : « J’espère qu’il va être très pédagogiqu­e sur la nécessité d’un tel texte. On n’agite pas un chiffon rouge pour draguer un électorat, mais on prend à bras-le-corps un sujet qui affecte nos concitoyen­s. »

Non seulement le projet de loi initial a été revu, élargi, et discuté entre plusieurs ministères, mais il soulève également des inquiétude­s juridiques qui ont pesé sur le calendrier. «Il y a quelques sujets sensibles qui méritent un examen juridique très fin en amont, pour ne pas qu’ils soient retoqués par le Conseil d’Etat », qui donnera un avis avant la présentati­on du texte, explique Francis Chouat, le député apparenté LREM. Ces explicatio­ns passées, l’élu de l’Essonne, qui a participé aux travaux parlementa­ires sur ce sujet en février, estime qu’« il ne faut pas donner l’impression qu’on recule. Cela devient urgent que le calendrier soit bien calé, et que la majorité soit bien calée aussi. » Car, au sein des marcheurs, différente­s sensibilit­és se sont exprimées en matière de laïcité, un sujet indirectem­ent lié au séparatism­e.

Après l’allocution d’Emmanuel Macron, «une phase de concertati­on de trois mois s’ouvrira » avant la présentati­on du texte en Conseil des ministres, prévue avant la fin de l’année, assure Caroline Abadie. Le projet de loi sera ensuite débattu à l’Assemblée. Il pourrait n’être adopté définitive­ment qu’en fin d’année prochaine.

«On n’agite pas un chiffon rouge pour draguer un électorat.» Caroline Abadie, députée LREM

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Emmanuel Macron a fait de ce dossier l’une des priorités du quinquenna­t.

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